Il est parfois des moments fugaces qu’on devine sans suite, dont on savoure l’immédiateté et le plaisir de l’inattendu. Ainsi, l’autre soir alors que je quittais mon atelier sur mon fidèle vélo hollandais, je sentis une présence dernière moi et avant de m’être retourné me faisait doubler par un grand fixie bleu, léger, rapide, filant à bonne allure et menée par une cavalière dont je n’apercevais que le dos et surtout ces 2 globes posés sur la selle, moulés dans un petit short et actionnant de ravissantes cuisses dans un mouvement rapide de pédalage. J’accélérais un peu pour profiter plus longuement de ce joli spectacle, de ce corps en action qui ne se savait observé avec délice, mais très vite je la vis continuer sur ce rond point alors que je devais tourner, suivre ma route… Et comme elle disparaissait au loin je savais que je ne la reverrai jamais et savourais ce petit moment furtif et érotique, ces petites scènes qui sans raisons particulières restent parfois en notre mémoire comme des repères de nos émotions, et je pédalais, pédalais, la rue montait avant de redescendre vers le boulevard… Comme je m’y engageais, elle déboucha de ma gauche, rapide et svelte et me doubla à nouveau, ayant juste le temps d’apercevoir une ébauche de sourire, récompensant tout au moins mon sens de la géographie parisienne, mon itinéraire étant visiblement plus rapide que le sien. Peut être vous attendez-vous à un rebondissement particulier, que son vélo perde une roue et que je la ramassasse et la cajolasse, mais il n’en fut rien, nos chemins se séparèrent à nouveau et je pédalais, pédalais encore. Alors me direz vous quel intérêt porter à cette petite histoire, quelle leçon en déduire ? Aucune, je voulais juste dire que si parfois des moments se répètent ou se prolongent alors qu’on ne les avait pas imaginés se dérouler ainsi, d’autres fois, au moment d’une rencontre, à l’instant où les yeux se croisent, où s’échangent les premiers mots, on se dit que des moments à partager, il y en aura d’autres, que ce pique nique peut se dérouler sans même un baiser échangé mais qu’importe, les mains peu à peu se frôleront, les peaux frissonneront et les corps se rapprocheront inéluctablement, quand ? demain, un jour, un soir, qu’importe…. Et c’est bon…
Et donc ce soir là (ce n’est pas le même soir que celui de la cycliste) je roulais dans la campagne, traversais des forêts, hésitais au milieu de villages semblant abandonnés à 8 heures du soir pour arriver enfin au lieu de mon rendez vous, le troisième, en fait trois et demi, heureux mais un peu stressé, on ne se refait pas… Accueil appétissant, tenue légère mais comme un rideau de théâtre qui reste clos alors qu’on attend impatiemment le début du spectacle, nous trinquâmes aux bulles et mangions en toute amitié en attendant les trois coups martelés par le brigadier, excuse moi N, c’est le nom du bâton J. Et si nous avions évoqué préalablement quelques scénarios, nous étions un peu en retard sur les préparatifs, tant formels que psychologiques, il manquait au moins une croix de Saint André, un carcan, une table d’étirement, des bougies, des entraves, et le protocole de la cérémonie, un peu flou… J’avais cependant une cravache et des pinces et surtout mes mains, car la belle avait commis une bêtise, sans doute !, je ne me rappelle plus bien, mais il était temps de passer à l’action… installée à genoux, cambrée, offrant à la vue une intimité dévoilée, mais toujours un peu timide, moi, je tournais autour, observais, admirais, et je fessais, je fessais, pas trop fort mais avec assiduité, avec le plaisir de faire apparaître se rose séant si bien à son joli postérieur…. Le plaisir est comme les œufs en neige, il monte à mesure de la battue et ne retombe pas de sitôt, je tournais autour de la Miss aux yeux bandés, frémissante et ne sachant mes non louables intentions ahha… j’effleurais cette fois son visage avec douceur, mais sans les mains, jusqu’à ce qu’elle ouvre la bouche.... Ce furent des moments particuliers d’érotisme, à trois et je les ai laissés sachant que leur soirée n’était pas terminée… Merci, et pour répondre à ma longue introduction… à bientôt…
Jeanretard
