- 26 août 2019, 14:39
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Le façonnage.
Jusqu alors, j ai toujours eu une bonne étoile professionnelle.
Allez savoir pourquoi...la chance me sourit alors que les etudes étaient très très laborieuses.
1997 : je "monte" à Paris, lui est déjà un local de l étape.
Nous voilà aux etudes tous deux et à gagner notre croûte pour manger tous les jours.
On prend le train de banlieue quotidiennement, les regards des hommes sont pressants, je me sens déshabillée, je ne cherche pas la confrontation. C est le lot de toutes les femmes j imagine...
Un jour, en retour de Paris dans un train, un homme d un certain âge me donne ses coordonnées et me demande de venir le lendemain après-midi dans un troquet sur Versailles. Il veut me proposer d être mannequin catalogue lingerie pour l Asie, quelque chose du style... il me dit qu au pays du soleil levant, les consommateurs aiment les filles de mon type. Ah...
Je ne donne pas suite, je trouve ca louche.
Je suis aussi caissière dans un prisu de l époque, à Parly 2 pour ceux qui connaissent, du côté de Versailles.
Je suis studieuse et professionnelle, souriante et aimable.
En fait, je me fais draguer tous les jours à ma caisse.
Des échanges de regards, de sourires...
Puis vient le cercle des routiniers, qui passent avec 1 baguette ou 1 salade seulement...tous les jours, juste pour me voir. Certains me disent de jolis mots, d autres me glissent des mots doux voire me font des déclarations d amour 1 genou par terre...
On m offira des fleurs, sac à main...on propose d épouser un fils, ou on me demande à m épouser!
Que sais je encore...ah si! Un job!
Je ramène tout ça à la maison, comme des trophées de je ne sais quoi.
J étais fière de plaire, mais honteuse de pouvoir plaire à d autres, je n ai pas besoin de séduire : j ai un homme qui m'aime.
Je n ai jamais rien caché de tout ca, je ne cache jamais rien d ailleurs.
Je trouvais même ca valorisant et drôle à vivre ces moments, les heures derrière ma caisse passent vite et c est animé pour le coup!
Lorsque je rentrais avec des fleurs à la maison, je voyais le regard de mon prince des collines, briller et je percevais au meme instant sa jalousie.
Que dis-je un job? un emploi!
Un soir de semaine précédant noel 1998. Un homme la 50aine, brun, typé, grand, avec un pardessus en laine couleur camel passe à ma caisse. Il me dit qu il me trouve charmante et souriante. Il me donne sur un papier un numero de téléphone auquel il me demande de le contacter : il recherche pour l'ouverture du restaurant de son hotel 4*, avenue Georges V, une hotesse d accueil. Il me dit que je suis celle qui lui faut.
Je suis sciée, j ai tout juste 22 ans, et je me dis que c est un baratineur.
Je rentre à la maison toute retournée mais excitée et contente de ce qu il s est passé. Ca donne sujet à discussions...
Mais je ne donnerais pas suite au monsieur.
Une semaine s écoule après cette rencontre.
Un soir, une femme la quarantaine, brune et très soignée, passe à ma caisse et me dit que je n ai pas recontacté son mari!
J'étais abasourdie.
Croyez moi ou pas, je me sens obligée de m'exécuter. La situation etait tellement étrange.
Je contacte cet homme qui me donne RDV au bar de l hotel.
Nous voilà partis, mon mari, deux de nos copains et moi, en R5 super campus (detail passionnant !) à ce fameux RDV d un soir dans la nuit parisienne.
On s est déplacés en bande car on craignait un plan foireux, avec RDV dans un bar dans le but d expedier les blondinettes comme moi dans des pays pour de la prostitution...
On avait l esprit vraiment tordu!!!
Mais cette situation etait tellement bizarre aussi...
He bien non, rien de tout ca.
Superbe hotel accolé au Fouquets vue sur les champs...
Au bar, là, m attendait ce quinqua avec une coupe de champagne.
J etais intimidée dans ce faste et ce luxe...Je reste à ma place, nous discutons et échangeons que ce qu'était cet emploi.
J ai été recrutée sans faire quoique ce soit...ne serait ce que pour le sourire de la caissière!
Je me façonne, je me construis, je suis jeune et fraiche.
Je commence à percevoir mon pouvoir de séduction.
Je decouvre alors petit à petit que je plais vraiment, mon cher et tendre le sait, il a peur et ca le fait tout autant vibrer...
Lui aussi, fier de celle que je suis et inquiet de celle que je pourrais être.
Pleins de petites histoires du meme genre ont ponctué notre vie de couple durant des années, mais le changement majeur est arrivé en 2016.
La petite Candy en flou a devinettes!
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