@Saxojaune a raconté que, lors de leur séjour dans le Val de Loire avec Abel, il avait eu une bouffée d'envie pour le sexe dressé du complice de Clara. Cette confession m'a trotté dans la tête et inspiré ce poème que je lui dédie affectueusement.
Partage surprise,
Bien qu'il prétendît être épanoui,
Un mari, bien fait de sa personne,
Le verbe haut, la mine réjouie,
Sentait sa vie virer monotone.
Son union, quoique si singulière,
Ne lui procurait plus de piment.
Pourtant, par l'avant et par l'arrière,
Sa femme accumulait les amants.
La pauvre se donnait tant de mal
À complaire aux souhaits de son mari,
Que baisant dans le lit conjugal,
Elle croyait son homme ravi.
Elle ignorait que son candauliste
D'époux avait mûri dans sa tête
Le désir de goûter aux balistes
Qui à sa moitié faisaient la fête.
Le Pater Familias était bi,
Et nul n'en avait jamais rien su.
Il lui fallait, Urbi et Orbi,
Mettre en œuvre ce nouveau plan cul.
Ne pouvant plus taire son secret,
Il vint se joindre à la chevauchée
Des deux amants, dans le lieu sacré
Où leur copulation s'échauffait.
À leur insu, il se dévêtit,
Et se rua sur l'engin dressé
Du mâle interdit qui ne comprit
La situation qu'en étant sucé.
Le talent du mari était tel,
Que l'amant, bénissant cette bouche,
En grognant, expulsa tout son gel ;
Puis, foudroyé, il chut sur la couche.
Revigoré, il dit à la femme :
"Ton mari m'a sucé comme un chef.
C'est donc vous deux, que, tout feu, tout flamme,
À présent, je baise derechef."
Ainsi fait, la fière cocufieuse
Sut, à ses dépens, que le mariage
Est un compromis. Déçue, furieuse,
Elle dut se résoudre au partage.
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