Je me place ici du point de vue d'un amant allant retrouver le couple candauliste avec qui il a rendez-vous. J'avais déjà posté le tout premier volet de ce triptyque ; je le remets ici car il s'inscrit dans la continuité narrative de cette rencontre.
Acte IImpatience,
Je n’en puis plus d’attendre
Je n’ai qu’un souhait : fendre
L’espace et le temps et
Enfin vous retrouver.
Vivement le plaisir
Fou de se découvrir.
Je viens comme je suis
Ému, coquin, ravi.
Bien sûr très impatient
De nous faire du bien.
Vous verrai-je à l’hôtel,
Lieu de rêve éternel ?
Ou bien ce fol idylle
Débute-t-il en ville ?
Pour le lieu peu me chaut
Tant pour vous je suis chaud.
Tantôt, à Dieu ne plaise,
Nous aurons de la baise.
Avoir la bienvenue
D’une Belle Inconnue
Et d’un époux complice
Quel merveilleux délice.
Être nus tous les trois,
Le plus fort des émois.
Mes affaires sont prêtes,
Vite, faisons la fête !
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Acte IIRencontre,
Un couloir, et au bout, leur chambre.
Je respire pour me détendre.
Je vais toquer, l’huis va s’ouvrir.
Enfin, je vais la découvrir.
Depuis ce tout premier contact,
Tout en retenue et en tact,
Nous nous sommes apprivoisés
Dans l’espoir de voir se croiser
Nos vies, jusqu’ici parallèles.
Plus nous parlions, plus une belle
Aventure se dessinait
Avec nos envies assumées.
Le virtuel ayant fait son temps,
J’allais devenir son amant.
Je suppose que mes complices
Se trouvaient parfois au supplice
Devant ces attentes ambiguës,
Tantôt nectar, tantôt ciguë.
Me voici donc devant la porte.
Je suis calme. J’ai fait en sorte
De bouter hors de mon esprit
Tout ce qui fait peur ou aigrit.
Il ouvre l’huis ; je la contemple,
Déesse épanouie dans son temple.
Je l’avais rêvée mille fois,
Toujours raidissant mes émois ;
Elle est en fait beaucoup plus belle,
À la fois timide et rebelle,
Sur ce lit où je prends ma place.
Le mari, réjoui, nous fait face.
Le champagne, sans grande peine,
Gomme toute forme de gêne.
Discussion à bâtons rompus
Où nous ne parlons pas de cul.
Quel intérêt de l’évoquer,
Puisque nous allons pratiquer ?
Mes mains sur la belle musardent,
C’est de nos ébats l’avant-garde.
Puis, aussi fluides qu’un torrent
De lave en plein débordement,
Nos corps se trouvent et ne font qu’un.
En sueur, bouillonnants, vers un
Univers nouveau, inconnu,
Où toutes les normes ont fondu,
Ils nous transportent en gémissant.
Que c’est bon d’être ton amant !
Nos ébats plaisent à ton mari.
Son sexe tendu et ravi
Se joint à notre festival.
Car ce n’est pas trop de deux mâles,
Pour calmer ta féminité
Si gourmande de volupté.
Tout ça pour dire, à mots feutrés,
Que ta jolie chatte est trempée.
Nous dansons un tango ternaire
Entrevu dans certains bréviaires.
Nos corps sont affamés de l’autre.
Ce désir fou qui est le nôtre
A raison de l’épuisement
Qui attend, sournois, au tournant.
Mais, j’ai déjà été trop long.
Nos ébats ont été si bons,
Si forts, si vrais, si érotiques,
Qu’ils dépassent l’art poétique.
Je suis content d’avoir les mots,
Tant ces deux jours ont été beaux.
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Acte IIILe piège,
J’émerge à peine du silence de la nuit,
L’esprit rempli de mes souvenirs éblouis.
Fêtant notre première rencontre charnelle,
La veille, nous avions joué à la marelle,
Mais à notre façon. Seule la case « ciel »
Brillait à horizon de nos draps de vermeil.
Pour donner du piquant, les dés étaient pipés ;
Et plus nous les lancions, plus la belle jouissait.
Nous débordions d’envies et de saine malice,
Entre nous la confiance, aucune once de vice.
Nous fîmes tant l’amour que nos trois corps crièrent
Famine pour nous faire exaucer leurs prières.
Nous allâmes dîner, repus et enjoués.
Un regard nous suffit pour retourner au lit.
Prétextant qu’il fallait brûler des calories,
Nous reprîmes aussitôt notre sport favori.
Depuis longtemps il faisait nuit, quand épuisés,
Hors d’haleine, nous dûmes arrêter de baiser.
Je regagnai ma chambre en titubant, groggy,
Et plus rapide que l’éclair, je endormis.
La boucle étant bouclée, je reprends mon récit.
« Viens nous retrouver au petit-déjeuner si
Le cœur t’en dit. » Comment pouvais-je résister
À tant de gentillesse et de civilité ?
L’ambiance est joyeuse et les allusions légères.
Je ne vois pas la coquinerie carnassière
De mes complices. « Le vent s’est levé je vais
Chercher un gilet. » glisse d’un ton enjoué
La belle qui a raison, l’air s’est rafraîchi.
Elle va à l’hôtel et son mari la suit.
En homme bien élevé, je les accompagne.
Ils avaient tendu un piège en rase campagne
Où j’allais tomber en vedette principale.
« Peux-tu nous aider à pousser la fichue malle
Où j’ai rangé à la va-vite mes affaires ? »
Me susurra la belle qui savait y faire.
L’art de la poésie, c’est déjouer les pièges,
Écrire des vers harmonieux comme un arpège.
La ruse de la dame était bien trop divine
Pour ne pas succomber à ses envies coquines.
Sur le lit encore chaud de leurs lourds sommeils,
Nous refîmes l’amour, tutoyant le soleil.
La matinée passa, vrai ouragan de braise
Dédié à nos insatiables désirs de baise.
Peu importe que la ruse fût éventée
Puisqu’elle nous donna du plaisir à satiété.
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