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#273215
Il est vrai que ta façon de le mettre devant le fait accompli est quelque peu indélicate. Mais c'est une réaction d'amoureuse abandonnée bien compréhensible, et l'homme qui quitte une femme encore sous son charme se doit d'accueillir se genre de tentatives désespérées avec un minimum de bienveillance et de correction.

Mais s'il m'avait dit de rentrer chez moi lors de ce coup de fil, je ne l'aurais pas accepté (tous ces espoirs, tout cet investissement, tous ces trajets aventureux pour rien ?!) et j'avoue que je me serais rongée les sangs durant plus d'heures encore que je n'ai fait, mais je serais restée sur place.

Peut être, mais dans ce cas, ça aurai été ta seule responsabilité. Alors que là, il te fait espérer pour mieux te blesser ensuite. Quand on se sent "harcelé" par une ex "psychopathe" dont on ne veut plus entendre parler, on essaye d'être ferme, en évitant les espoirs vains, tout comme les coups inutiles et gratuits.

Cette alternance, une gifle, une caresse, une autre gifle, puis une nouvelle caresse... Ca fait les relations les plus savoureuses, mais carrément pas les plus saines, ni les plus reposantes.

Au moins, ca montre que tu ne lui es pas indifférente. Mais je ne sais pas si ca laisse beaucoup d'espoir pour autant.
Difficile d'imaginer qu'il soit capable d'une telle muflerie sans le faire au moins un peu exprès. Surtout que tu le décrit comme délicat et bien éduqué. J'avais l'impression qu'il voulait t'infliger une douche froide, pour se débarrasser de toi, et par sadisme comme on le voit trop souvent dans les histoires d'amour finissantes. Mais ce rapprochement devant le film brouille les pistes, et met à mal ma théorie. Il donne plutôt l'impression d'un homme hésitant, ne sachant plus ou il en est, ni ce qu'il veut. Le personnage est difficile a cerner, mais je garde mon intuition d'un certain sadisme de sa part.

Le lendemain, il m'a donné une autre excuse qui ne vaut pas grand chose.


Même si c'est du pipeau, je suis curieux. C'était quoi son explication ?


Laisse-moi le temps de l'écrire !
Ca prend un temps dingue, c't'histoire.

Ne prends surtout pas mes questions pour de l'impatience, c'est seulement de l'intérêt et des encouragements pour te motiver :) D'autant plus que je sais comme c'est difficile et long d'écrire. J'ai un récit sur le feu depuis des semaines, et ca avance pas...
#274074
TristanAline a écrit :Il est vrai que ta façon de le mettre devant le fait accompli est quelque peu indélicate.

Je ne cesse de répéter que les choses ne se sont pas faites "comme ça !", tombant comme un cheveu sur la soupe.
Sans parler encore de début décembre où il m'a fait danser le tango durant une vingtaine de jours pour un RV avec 2 nuits (alors qu'il ne voulait qu'une seule nuit) avec ses "ouai, bof, y'a des chances que je veuille, je verrai.." qu'il avait lui-même appelé in fine une "torture", il y a qu'il trouve insuffisant que je vienne le voir ne serait-ce que 2H comme je le propose maintenant souvent (il préfère au moins une nuit), il y a avant durant des semaines, plusieurs semi-acceptations ("possible, p-être, pourquoi pas") que je vienne le voir pour un w-end entier - et même l'aveu émis de vouloir lui-même me voir quelquefois -, à chaque fois déçues, déçues, déçues de façon autrement plus indélicate, crois-moi.
Toutes ces occurrences où mes espoirs et mes sentiments sont sollicités et malmenés, ne partent pas à la benne à ordures dès lors que tombe son Non capricieux, quelquefois 1h avant mon train, quelquefois le lendemain de mon train (!). Elles s'accumulent en moi jusqu'à ce trop plein étouffant, samedi.
Alors non, je ne pense pas avoir été - moi - indélicate d'être allée à lui sans autorisation tamponnée en 3 exemplaires.

Quand on se sent "harcelé" par une ex "psychopathe" dont on ne veut plus entendre parler, on essaye d'être ferme, en évitant les espoirs vains, tout comme les coups inutiles et gratuits.

Tes mots me frappent. Le mois dernier justement, il m'avait traitée de "psychopathe" en insistant.
La définition du dico n'est pas celle plus commune que je croyais mais je ne me reconnais dans ni l'une, ni l'autre. Alors ?

Cette alternance, une gifle, une caresse, une autre gifle, puis une nouvelle caresse... Ca fait les relations les plus savoureuses, mais carrément pas les plus saines, ni les plus reposantes.

"Relations savoureuses" ?! Tu plaisantes ou quoi ?
Ni lui, ni moi ne semblons apprécier de telles relations.(Et il m'en veut de "l'obliger" à de telles relations !)
Il ne semble pas avoir conscience de souffler le chaud et le froid (surtout le chaud) mais avoir volonté délibérée de ne souffler que le froid. Et il y parvient très bien.
Moi, j'apprends à me couvrir au maximum et cherche à extirper de la chaleur que je crois savoir en lui pour moi.

Au moins, ca montre que tu ne lui es pas indifférente.

Oui, j'espère car il me semble toujours que son indifférence est de surface. Je n'arrive pas à totalement y croire. Une bonne couche bien épaisse, certes. J'ai du mal à croire à son excellent rôle de composition. Mais plus il le joue, plus il y croit lui-mm, s'y identifie et devient totalement ce personnage.
Par une attitude quelquefois décalée par rapport à ce qu'il m'envoie ces derniers mois, je l'appelle régulièrement à retrouver notre monde d'antan (expurgé de ses scories). Il déteste.

Mais je ne sais pas si ca laisse beaucoup d'espoir pour autant.

Non, je n'ai pas beaucoup d'espoir mais je m'accroche à un espoir. Il existe quelque chose en moi de plus grand, fort et souverain que la soumission qui devrait être logique à son indifférence, son amnésie et sa goujaterie.
(Parler avec vous (forum, mp) l'estompe un peu, c'est tout nouveau !)

Difficile d'imaginer qu'il soit capable d'une telle muflerie sans le faire au moins un peu exprès. Surtout que tu le décrit comme délicat et bien éduqué. J'avais l'impression qu'il voulait t'infliger une douche froide, pour se débarrasser de toi, et par sadisme comme on le voit trop souvent dans les histoires d'amour finissantes.
Le personnage est difficile a cerner, mais je garde mon intuition d'un certain sadisme de sa part.

Peut-être du sadisme ? celui du chat avec la souris, de l'enfant avec les ailes de la mouche.. (?)
Il m'a dit y'a un mois ou 2 qu'il était obligé de me donner des claques car il n'y a que ça que je comprend(rai)s ! La phrase toute faite qu'il balance en guise de justification.
En plus, les claques, les coups, c'est justement ça que je ne comprends pas !
Apparemment, il a chaque fois paru jouir du choc que ses mots et attitudes (claques, coups) provoquaient en moi, p-être pas par sadisme (?) mais par victoire. Il a semblé pensé m'avoir vaincue, avoir vaincu mon amour, mon attachement, mon abnégation. Qui l'encombrent, le gênent aux entournures. Et il a ri devant mes larmes. (nouveau choc pour moi)

Il donne plutôt l'impression d'un homme hésitant, ne sachant plus ou il en est, ni ce qu'il veut. ce rapprochement devant le film brouille les pistes, et met à mal ma théorie.

C'est sur cette hésitation que j'essaie de jouer.
Derrière cette hésitation, je vois de l'amour qu'il enfouit au plus profond de lui jusqu'à l'oublier.
Ce peut être cela mais plus "prosaïquement" (même si ça peut être bien plus noble à mes yeux), le souvenir du désir qu'il a toujours signifié pour mon corps, enfin, pour le sexe. Soyons prosaïques.

Même si c'est du pipeau, je suis curieux. C'était quoi son explication ?

(qu'il n'avait pas d'argent.. chut !)

Merci Bob
#274141
MonsieurP a écrit :
Quand on se sent "harcelé" par une ex "psychopathe" dont on ne veut plus entendre parler, on essaye d'être ferme, en évitant les espoirs vains, tout comme les coups inutiles et gratuits.

Je pense que ce qu'il/elle voulait dire c'est que si il te considère comme une harceleuse psychopathe alors son attitude n'est absolument pas cohérente, pas qu'il te considérait harceleuse psychopathe :)

C'est la 1ère fois que j'espère qu'il ne vous lit pas.
Oui, attitude incohérente, je le pensais même l'année dernière sur d'autres bases (inversées : beaucoup de chaud liant, une once de froid coupant).
Heureusement qu'aujourd'hui, son attitude n'est pas cohérente. Elle me permet d'essayer d'exploiter (souvent vainement) son ouverture à moi et de réfléchir sur ce qui la ferme.
Même si c'est du pipeau, je suis curieux. C'était quoi son explication ?

(qu'il n'avait pas d'argent.. chut !)

Mais mais mais… OK je ne dirai rien, mais je le pense très très très fort.

Crois bien que je pense exactement comme toi.
#274184
MonsieurP a écrit :Je ne suis pas de cet avis, parfois il vaut mieux une coupure chirurgicale nette et franche que cet état de doute incessant, de déceptions grandissantes, et de crescendo dans la violence (verbale).

En théorie, je serais d'accord avec toi mais me concernant dans cette affaire, absolument contre !

Je pourrais expliquer pourquoi. Déjà par ex, que sa décision de rupture a créé chez moi un appel d'air terrible et qui m'aspire dans le tourment chaque fois depuis qu'il dit Non après des p-être, pour un rv.
#274430
MonsieurP a écrit :J'en sais rien. Au final tu traînes cette histoire pas vraiment finie et bancale et ça te ronge. Je ne suis pas sur que ça soit beaucoup mieux.

Si. C'est mieux.
Le vrai problème est sans doute qu'il ait laissé croître la relation pour la couper en plein vol sans avertissement, mais c'est malheureusement très cohérent avec le reste de son incohérence…

Oui !
(Au passage, j'aimerais bien qu'on m'explique l'étiologie et les rouages de l'incohérence chez l'individu. Bien qu'O ne soit pas totalement incohérent.. Il faut que je le montre, donc faut écrire, donc faut du temps..)
Je n'aime pas souffrir, mais tant qu'il y a de l'espoir…

Ben oui. Mais pas seulement : je veux comprendre.
Si il n'y en a plus, on réagit différemment au final, je crois. Mais là c'est ma réaction propre, et je comprends que tu ne la partages pas

Je la partage - aussi.[/quote]
#274490
Whaou !
Tu as ABSOLUMENT raison - et j'ai quelquefois pensé comme toi mais mon esprit va dans tous les sens, exploitant en même temps toutes les autres raisons potentielles.

Tu as raison sauf sur un ou 2 points parce qu'il te manque des éléments :

Quand on était ensemble, son copain m'avait glissé qu'il ne savait pas comment gérer notre relation. (Ah bon ?!) Exactement tes mots. Plus tard, le même copain m'avait glissé qu'il ne savait pas comment rompre sans faire de la casse. Ce sont ses mots. (Stupeur. Je ne l'ai pas cru vu l'idylle)

Ce n'est pas quand je suis près de lui (sauf ce w-end) que je le dérange. Au contraire, il m'a maintes fois dit que j'étais super quand on était ensemble et imbuvable à distance (sur msn particulièrement - msn m'a tuer mais je l'ignorais in situ).

Oui, j'ai fait une connerie (demandes de preuves d'affection sur des mois avec pertes de temps & exaspération de sa part) mais j'ignorais la faire.
A la séparation, j'ai essayé de rattraper le coup, dit qu'il fallait qu'on en discute, qu'on trouve les termes d'un autre contrat ensemble mais il n'a rien voulu entendre.

Ce qui doit le faire paniquer mais je me trompe p-être, c'est le rappel du malaise ressenti pendant des mois et qui l'a mené à se séparer de moi. Quand il est avec moi, il est bien avec moi. (En fait, il a toujours été bien avec moi, c'est ça mon problème.) Quand il y a projet de se revoir, il se rappelle le mal-être ressenti qui l'avait conduit à me quitter et ne voit plus que ça. Je deviens ça, identifiée au mal-être qu'il repousse de toutes ses forces.
Ma (relative) insistance pour avoir un rv ressemble et se plaque au malaise qu'il ressentait quand je lui réclamais des preuves d'affection et ça devient bonnet blanc-blanc bonnet. Il rejette tout en bloc.

Pour la lâcheté, oui, il m'avait dit qu'aux débuts, il m'avait laissée venir à lui par lâcheté, pour ne pas prendre de risques. "Les hommes, nous sommes tous un peu lâches.."
(Et hélas, mon courage ne l'a pas impressionné.)

Son 'incohérence' peut aussi s'expliquer parce que je sais qu'au moins, il m'aime bien, pour ne pas dire plus.

Je ne pense pas, las, qu'il aura plus tard une prise de conscience de ce qu'il a raté dans notre relation et tout ce que j'y ai mis car justement, ce dernier point ne peut que déranger et mettre à mal un orgueilleux tel que lui.
Sache que si j'avais la certitude aujourd'hui que plus tard, il comprendra que j'ai donné de la confiture à un cochon et qu'il regrettera et d'être passé à côté, et son comportement, je pourrais fermer apaisée le livre de notre histoire, ce soir.

Merci bcp pour ton com.
#274920
On est sorti du Casino, il m'a proposé de dîner quelque part, m'a demandé ce que je voulais manger, m'en fous comme de l'an 40, bien qu’on soit le 5 Mars. On a tenté ci et là mais comme d'habitude dans un trou de province, tout est fermé ou est terminé à 23h. Je n'avais pas encore dit un mot si ce n'est oui, non, comme tu veux. Je me dois de rester monosyllabique, interdite d’expression par traumatisme, par texto, par trouille de commettre un impair, par bonheur de l’avoir « retrouvé » et peur de le perdre encore.
Et on est enfin allé chez lui !

Enfin, car il ne voulait pas ces derniers mois que j'y vienne quand je lui disais que je voulais le voir expressément chez lui en situation, que je l'avais soutenu, conseillé, encouragé tout le temps de longs mois et le plus sincèrement du monde pour qu'il obtienne un job et que maintenant qu’il l’avait, il s'agissait pour moi de savourer son aboutissement. Non, il n'aimait pas que je lui dise cela. Alors, je ne lui ai pas répété tout cela. Il s’agissait d’éviter tout sujet de contrariété et de friction. Ce faisant, je passais outre toutes les fois où j’avais espéré que son premier logement nous permettrait d’être enfin libres, ne plus courir après un hôtel ou renoncer à des RV parce qu’il ne pouvait pas m’introduire chez ses parents. Oui pour moi, son job = maison = liberté de se voir quand on voulait. (Mais il ne l’a plus voulu dès lors que cela a pu se faire.)

Maintenant, sa maison, son job, il considérait que ça ne me regardait pas, que ça n'avait rien à voir avec moi, que j'étais indécente d’oser faire un rapprochement entre son job, sa maison et moi, ou sinon tout simplement refuser que j’y vienne parce que c’était « le bordel » chez lui et qu’il devait ranger. Beaucoup de prétextes, beaucoup de peine. Donc, sa maison était devenue une sorte de château en haut d’une montagne inaccessible, forteresse entourée de douves, tenue à bien l’écart de mon monde et de mes velléités alors que je voulais juste la voir et quelque qu'elle soit, en étais satisfaite d'avance. Etre chez lui et qu’on s’y retrouve tous les deux.

Et nous voici chez lui tous les deux. Voici la cité impériale. Exactement ce à quoi je m'attendais : assez grande maison de lotissement, sans aucun charme, aucune décoration, gentil désordre du mec qui n'est pas fée du logis, RAS. Je ne dis rien.
Il s'affaire dans la cuisine pour nous trouver quelque chose à manger. Il me demande ce que je veux, insiste comme s’il était important que je choisisse quelque chose alors que logiquement, il « devrait » m’imposer ce qu’il veut préparer, tout comme il m’a imposé de régler ma place de cinéma. En plus, je m’apercevrais qu’il n’a presque rien en stock, alors pourquoi insister pour que je choisisse un plat ?
Je sais qu’il est un peu détendu par le film et par la promesse sexuelle annoncée par le contact de nos mains mais qu’il reste fragile dans sa décision et certainement contrarié que je l’aie obligé. L’ambiance est faussement calme, une tension est en trame. J'ignore laquelle. Un rien pourrait l’emporter. J’ai un peu peur. Manger n’importe quoi, je m'en fous de tout, bien qu’il faille dire que je n'ai pas beaucoup mangé depuis 24H. Oui, un reste de riz avec des champignons sera parfait.

Il tourne compulsivement et pas toujours à bon escient les boutons du tableau de bord de sa cuisinière électrique comme je l’avais vu faire dans son petit avion au-dessus de Dinan et avec presque autant de concentration. Le rapprochement d’images me fait pouffer tout en me retenant d’émettre le moindre son. Mon corps bouge, il s’en aperçoit tout de même, demande ce qui m’arrive ; les manettes, le tableau de bord, l’avion, comprend et sourit à son tour. Je propose et essaie de l'aider dans ses préparatifs mais sans insister car je sais qu'il n'aime pas ça ; il aime le selfmade et plus encore en ce moment, ça se voit ou se sent. Je fais hyper attention à ce que je fais et dis.

Il me montre ses achats second hand d'électro-ménager et alors qu’il semble préférer son frigo, je m'enthousiasme devant son adorable machine à laver la vaisselle 6 couverts Siemens à 50 euros - comme la mienne de 12 couverts (plus près de 1000). J’en voulais une comme ça ! et je me colle à elle en l’enlaçant un peu bien que ses angles froids ne m’y aident pas beaucoup. Mais la froideur de l’autre, je devrais connaître, n’est-ce pas ? Trop mignonne la petite Siemens. Même si je suis sincère, je joue un peu, j'exagère le trait car je sais que cela peut l’amuser, le flatter et qu'il aime être flatté. Enfin, pas toujours. Plaisanter me permet d’établir une ambiance plus joyeuse entre nous, plus conforme à ce qu’on a connu, et qu’elle appelle ses souvenirs de nous au rendez-vous.

Il m'envoie regarder la télé pendant qu'il continue à préparer à manger. S’il croit que je m’ennuie ! Moi, je préfère rester près de lui à le regarder, regarder son corps bouger, constater qu'il n'est plus tel qu'en mon souvenir, plus malingre, plus adolescent, regarder les nouveaux vêtements qu'il porte achetés grâce à sa 1ère paye, des vêtements tout noirs de qualité moyenne, ce qui le fait paraître encore plus mince, en espérant que ce n’est ni du Célio, ni du H&M et leur qualité médiocre. La découpe d'un pan avec un tissu différent du reste en haut de son nouveau pantalon dénote l’influence des rasés-gominés de province qui ne sont pas sortis de leur trou. J’espère qu’il ne va pas virer comme eux. Je comprends tout à coup qu’il est justement dans cette période d’influence vestimentaire : mon cousin qui s’habillait comme un sac pendant des années, a complètement viré de style dès qu’il a commencé à gagner sa vie… Plus tard dans la chambre, je verrai au milieu du petit fatras un sac Célio. D’ailleurs, il n’appréciera pas que je remarque que, tiens, son pull tout neuf est décousu à l’épaule et le lendemain encore, qu’un de ses fils acrylique est déjà tiré. « Il faut de la qualité, je te l’ai toujours dit ». Ca m’a échappé.

La cuisine est austère. Je ne peux m’empêcher d’imaginer combien je lui donnerais des couleurs et la remplirais de sons joyeux si O me laissait l’investir en passant quelque temps auprès de lui.
A un moment où je dois porter les œufs au plat à table parce qu’il me le demande, j’hésite. Juste le blanc est cuit, le jaune doit être glacé. Une vérification d’un coin d’articulation du doigt le confirme. Que faire ? Si je le lui signale, il risque de m’en tenir rigueur car je lui aurais montré qu’il a été défaillant et obligé de le reconnaître lui-même, bien sûr, il m’en aurait fait subir des conséquences. Le vrai problème est qu’il m’est impossible d’avaler un jaune cru et glacé, sinon je l’aurais fait sans mot dire. Dilemme cornélien. Je trouve une parade pour ne pas lui faire perdre la face et manger un oeuf mieux cuit.

Comme en débutant qu’il est mais sans rien lui en dire encore pour ne pas attirer son ire, il a mal géré la synchronisation de la cuisson des plats et on dîne froid de bric et de broc. Les efforts que je fournis pour ne rien en dire font me rendre compte que ses reproches de ces derniers mois sont un peu fondés : j’ai tendance à donner mon avis sur tout et partant, souvent critiquer (pour échanger et améliorer les choses !) et il ne supporte pas cela. Oh, si j’avais pu prendre conscience de toutes ses limites avant, on n’en serait peut-être pas là !
Et on discute gentiment de tout et de rien à table.

Je ne sais plus pour quelle raison, je lui dis que j’ai toujours eu une tension basse. Il ne semble pas s’en étonner pour un sou. Je précise que cela peut tout de même être étonnant pour une personne aussi nerveuse et anxieuse que moi d’avoir une tension toujours basse mais c’est de famille. Et là, j’apprends à sa réaction un peu moqueuse (« Nerveuse, toi ? tu veux rire ! »), et avec un grand étonnement, qu’il a toujours cru que j’étais une lymphatique, une ramollo du geste. Cela me trouble beaucoup. D’abord parce que cela fait des années que je « bosse » pour être plus tempérée et philosophe, et que tout-à-coup, cela apparaîtrait comme une contre-valeur à ses yeux, et ensuite parce que j’ai toujours pensé que l’entente entre O et moi reposait pour beaucoup sur nos tempéraments opposés, lui flegmatique et froid, moi nerveuse et dynamique. Tout serait remis en cause ?! Il est vrai que depuis le temps, je me suis aperçue qu’il n’était pas que flegme et lui que je n’étais pas que dynamisme.

Comme on parle aussi de chant, il me dit qu’il n’aime pas beaucoup la musique classique. Etonnement de ma part ! Je lui rappelle qu’en juin dernier, il n’avait pas voulu, mais vraiment pas voulu que notre week-end ensemble prévu en Normandie commence le vendredi mais seulement le samedi parce qu’il avait « des choses à faire », et alors qu’apprenant tout de suite après que je devais chanter le jeudi à Paris, il avait suggéré de venir de Bretagne pour m’écouter ce jour-là puis poursuivre le week-end ensemble en Normandie. Je ne comprenais pas cette incohérence, cet illogisme. Pas le temps pour commencer un week-end le vendredi mais le temps pour venir écouter ma musique la veille et avec encore plus de kilomètres à parcourir. « Ce qui te motivait, c’était l’amour ! » ai-je dit en riant. Là, dans la cuisine, il a pouffé presque déçu que je n’aie pas encore compris qu’il ne m’aimait pas malgré toutes les fois où il me l’avait répété. Il s’est esclaffé d’un air moqueur et s’étouffant à moitié avec son bout de pizza tant le mot « amour » lui paraissait incongru comme sorti du chapeau d’un mauvais illusionniste. O m’a balancé : « Par amour ? N’importe quoi ! » et dans ses quelques mots, il y avait « ma pauvre fille, tu rêves : il n’y a jamais eu d’amour de ma part, ni ce jour-là, ni jamais et tu le ne sais pas encore ? » Il a précisé qu’il avait dû dire vouloir venir m’écouter par politesse (par politesse ? ce mot existe-t-il encore dans son lexique ?) car il n’aime pas particulièrement le chant lyrique (le chant sacré, ai-je précisé).
Blessée par sa réplique et sa façon de la dire, blessée par le constat de son amnésie, blessée de ne pouvoir lui montrer son incohérence, j’ai ravalé les larmes qui montaient de mon cœur et lui ai souri sans le regarder tant ma vue était troublée et pour ne pas le troubler à son tour et qu'il m'en veuille encore, même de respirer. Je n'avais rien à lui dire. Il m'aurait soutenu que l'eau bout à 50° que je n'aurais pas insisté sur les 100. Je n'étais pas là pour le déranger, bien au contraire. Il fallait que je me fasse aussi petite que possible et qu'il me trouve mon coin chez lui.

Un peu plus loin dans notre petite conversation de table, on discute sur la manière de garder sa maison la plus chaude possible en la faisant chauffer au minimum et franchement, on n’est pas d’accord. On est tout simplement à l’opposé l’un de l’autre, gentiment mais certainement. Il me semble pourtant avoir raison ; en tout cas, mon expérience et mon observation ci et là, m’indiquent que j’aurais raison mais p-être sa maison est-elle construite de matériaux spéciaux ? je pense au parpaing mais n’en dis pas plus. Je sens qu’il ne supporterait pas une contradiction, là, chez lui, à propos de chez lui comme s’il avait construit cette maison de ses mains. J’abandonne la partie rapidement avec un petit menfoutisme dont je suis fière mais à la dernière seconde, une précision de ma part montre qu’on parlait de choses différentes, et qu’en définitive, on est absolument d’accord sur la façon de garder une maison chaude. Je suis contente et lui dis en râlant et riant comme à mon habitude, que ça m’agace qu’on ait perdu du temps à se chamailler alors qu’on est toujours d’accord - façon pour moi de lui rappeler notre adéquation. Je dis cela car c’est un truc qu'O aimait souligner auparavant : on s’entend bien, on se plaît, on va bien ensemble - ceci dit avec un air de contentement pour ne pas dire d'auto-satisfaction : je suis avec la fille idoine. O, bien différemment de moi (à part quand j’étais adolescente), est sensible aux points communs : mêmes goûts pour ceci, même année de naissance de nos grands-mères, mêmes pensées à tel sujet, etc. et hop, on aurait raison d’être ensemble. Pour moi, cela ne force pas la logique et ne fait pas la preuve d’une entente, pour lui si. Donc acte s’il était besoin.

Après le repas, il ne veut pas que je débarrasse ou j'essuie la table. Il veut le faire lui-même plus tard. Je sais qu’il ne veut pas que je m'investisse en quoi que ce soit chez lui. Il craint que j'y laisse ma trace ou que je ne l'oublie pas. Je fais comme il veut.
C'est intéressant comme expérience de faire exactement comme l'autre veut. On ne s'oublie pas soi-même et l'on est doublement observateur du monde de l'autre : celui dans lequel il nous limite et/en comparaison avec celui dans lequel on n'était pas limité avec lui. A quelques détails scabreux près, cela serait presque un jeu.
#275161
C'est intéressant comme expérience de faire exactement comme l'autre veut. On ne s'oublie pas soi-même et l'on est doublement observateur du monde de l'autre : celui dans lequel il nous limite et/en comparaison avec celui dans lequel on n'était pas limité avec lui. A quelques détails scabreux près, cela serait presque un jeu.

Ensuite, on se retrouve au salon où traînent mille choses au sol. Justes bien disposés ses instruments, sa guitare, son ampli et son piano. J’ai toujours aimé le savoir musicien, entre autres, mais à part une seule fois, la première fois où je l'ai vu, je ne l’ai jamais entendu jouer
.
Sur le petit canapé de toile fleurie certainement récupéré de chez ses parents, je regarde la télé pendant qu’il pianote sur son ordinateur. De temps en temps, je dis au grand écran « Oui, je suis d’accord ! » et lui ponctue « Ben, c’est évident ! » ; c’est sa façon non pas d’être d’accord avec moi mais de s’inclure et surtout de m’inclure dans un plus grand groupe d’opinion, pour montrer que malgré notre accord apparent, nous ne sommes pas particulièrement liés si ce n’est à des millions d’autres personnes, de se séparer de moi, tout simplement. Par rapport à ce que je connais de lui, il rame par opportunisme en sens absolument inverse. Partager les mêmes idées ne serait plus preuve de notre adéquation mais de notre vulgarité, notre communauté d’esprit avec le grand-monde sensé. Secrètement, je hausse les épaules. Il y a quelque chose qui se passe, là, mais je ne le sais pas encore. Ou plutôt, je passe outre, comme je suis obligée de faire pour mille autres choses.

Alors qu’il est encore à l’ordi et pour « rattraper le coup » du lien n’existant pas selon lui, je lui signale que justement sur mon ordi à moi, chez moi, il est partout. Quand je clique droit pour introduire mon nom, le sien s’affiche sur le menu déroulant, idem son prénom, idem son pseudo, pour Loulou, idem pour son adresse en Bretagne. Il fait le désabusé et ses moues indiquent que ce n’est pas si important. Alors, je monte d’un cran en espérant le faire réagir pour lui signaler qu’en plus, lorsque je veux introduire mon numéro de CB pour acheter quelque chose par internet, le clic droit affiche son numéro de CB. Je le rassure, il ne craint rien avec moi car je ne lui ai pris que de très petites sommes d’argent et il ne peut pas s'en rendre compte. Là, il s’inquiète un peu, enfin, il s'inquiète dans l'absolu, pas vis-à-vis de moi : « Ce n’est pas normal ». Mais je le rassure encore : son cryptogramme ne s’affiche pas malgré le clic droit. On dit presque en même temps et en souriant de notre sortie et de notre synchronisation qu’il reste 999 essais à effectuer. Fais juste attention, mon coeur, quand tu achèteras quelque chose sur l’ordinateur de quelqu’un d’autre. Chez moi, tu es au chaud, en sécurité.. mais mes pensées sont inaudibles.

Et je continue à regarder d’un œil distrait la télé. Je suis fatiguée, je le lui signifie et lui demande si je peux monter me coucher ou s’il veut que je l’attende. C'est très singulier de ma part en tant que noctambule patentée mais je me laisse aller à l'aveu de la fatigue, en espérant aussi qu'il comprenne à demi-mots que ma journée a été très éprouvante à cause de lui et qu'il veuille la rattraper. Moi seule sais que ma journée remonte à quatre mois et deux jours, la dernière fois où je l'ai vu. A mon grand étonnement, il répond qu’il préfèrerait que je l’attende. J’aime bien : ça fait couple.

A un moment, la télé annonce la prochaine diffusion du film « Psychose ». Je m’écris « J’adore Hitchcock ! et toi ? » Il dodeline du chef, oui, il aime bien. Je lui dis connaître tout Hitchcock par cœur et savoir quels sont les meilleurs et les films moins réussis, pensant l’accrocher ainsi et qu’il voudrait m’interroger sur leurs titres (alors qu’en fait, cela fait des années que je suis revenue d’Hitchcock…) mais il ne poursuit pas dans cette veine. Je lui indique alors, comme je l’avais déjà fait il y a un an, qu’il faudrait surtout qu’il connaisse l’humour des Marx Brothers en commençant par certains films et en évitant les autres dans un premier temps ou que carrément, il commence par la correspondance très accessible sans aide (la mienne) de Groucho.. et j’attends, je souhaite qu’il me dise « Ma chérie, t’as qu’à m’emmener au ciné-club la prochaine fois qu’on se verra et tu choisiras pour moi » mais il dodeline à peine du chef et ne dit rien. Je me demande alors si quelqu’un d’autre dans sa vie ira voir avec lui un film des Marx et s’il lira jamais une seule ligne de Groucho, en ayant ou non la moindre pensée pour moi. J’en doute fort.

Et le voilà qui semble avoir parcouru tous ses sites habituels, regardé toutes les vidéos de moteurs originaux qu’il affectionne, bidouillé sa table de synchro ou que sais-je puis rangé tous les justificatifs qui traînaient ci et là de frais de déménagement que sa société va lui rembourser (il en est bien fier et j’appuie sur la chance qu’il a, alors que je la trouve un peu indue).
Ca m’a vraiment fait plaisir de l’avoir vu ranger des papiers chez lui comme si je n’étais pas là. J’avais l’impression que j’avais réussi à me faire oublier, à lui faire oublier qu’il ne me voulait pas, à lui faire oublier les mots terribles qu’il m’avait balancés et qui m’ont précipitée au fond du trou. Je pensais qu’ainsi tacitement, il m’en relevait, qu’il allait concevoir que me voir ne lui coûtait pas cher (même pas 6 euros) et que me revoir serait aussi agréable que me voir.

J’insiste. C’était la première fois que je composais avec lui et cela se passait correctement, bien que de façon un peu tendue et un peu moins conviviale que d'habitude. Toutes les autres fois, j’étais plutôt naturelle et cela se passait très bien. On s’est toujours entendu O et moi. Depuis la séparation, quand je lui demandais encore pourquoi, il répondait quelquefois parce que cela ne se passait pas bien (par ex. « je me suis lassé, ça n’allait pas, je m’ennuyais, tu me prenais la tête, y’avait pas de potentiel, y’avait pas d’avenir, je ne le sentais pas, on n’était pas en phase, je n’en ai plus eu envie, etc. » Je lui rappelais par bribes alors toute notre entente et le plaisir d’être ensemble, pas une seule occurrence de mésentente, et systématiquement, avec une voix lente et profonde (dont je me délectais) tirée par le souvenir, il reconnaissait en litote « Ouais, ce n’était pas mal » (= c’était très bien) mais très rapidement, comme s’il ébrouait ces souvenirs trop doux et inattaquables qui remontaient en lui et allaient mettre à mal sa décision ou sa logique s’il répliquait le moindre mot qui n’aurait pu être que mensonge pensé, il déplaçait le sujet.

O a fini son petit rangement et se place tout près de moi sur le canapé. Comme j’ai un peu froid et suis fatiguée de ma journée pleine d’émotions, je me suis allongée en chien de fusil sur le canapé et ai recouvert mes pieds du plaid rouge qui était en boule sur le bras. Il me demande d'un ton un peu dur pourquoi j’ai ôté le plaid et après une seconde d’incompréhension, je comprends que le plaid devait recouvrir antérieurement le canapé et qu’il a peur que je le salisse. Quelques instants plus tard, je comprendrais surtout qu’il a peur que nous le salissions.
#275431
Quand on se sent "harcelé" par une ex "psychopathe" dont on ne veut plus entendre parler, on essaye d'être ferme, en évitant les espoirs vains, tout comme les coups inutiles et gratuits.


Tes mots me frappent. Le mois dernier justement, il m'avait traitée de "psychopathe" en insistant.
La définition du dico n'est pas celle plus commune que je croyais mais je ne me reconnais dans ni l'une, ni l'autre. Alors ?


Je pense que ce qu'il/elle voulait dire c'est que si il te considère comme une harceleuse psychopathe alors son attitude n'est absolument pas cohérente, pas qu'il te considérait harceleuse psychopathe :)


Oups. J'espère que MonsieurP t'a déjà convaincu : ce ne sont pas mes mots, mais ceux de O. Je voulais juste souligner l'incohérence entre son discours et ses actes. Et suggérer par là que ses mots reflètent probablement très mal sa pensée, consciente ou non.

Je ne cesse de répéter que les choses ne se sont pas faites "comme ça !" (...).


Tu expliques tes raisons oui, et je conçois tout à fait que tes sentiments te portent à tout tenter, tant qu'il restera de l'espoir. Je ne te le reproche pas, je ferrai pareil, et il faut reconnaître qu'il l'a bien cherché avec ses hésitations et ses ambiguïtés. Ca ne doit pas t'empêcher de te rendre compte que tu as pris un risque en le mettant devant le fait accompli, que ça peut être très désagréable, et qu'il y avait de fortes chances qu'il réagisse mal (mais pas à ce point-là). Tu lui as forcé la main là où il aurait peut-être été plus tactique d'attendre qu'il soit vraiment prêt. Encore une fois je ne t'en blâme pas, le coeur à ses raisons, tout ça tout ça... Et puis ça s'est peut-être bien terminé finalement. Alors, vous l'avez sali ce cannapé ?

Cette alternance, une gifle, une caresse, une autre gifle, puis une nouvelle caresse... Ca fait les relations les plus savoureuses, mais carrément pas les plus saines, ni les plus reposantes.


"Relations savoureuses" ?! Tu plaisantes ou quoi ?


Je suis un peu ironique, mais pas tant que ça. Aussi paradoxal que ça puisse paraître, les relations auxquelles on tient le plus sont souvent celles qui se passent le moins bien. Un peu comme si l'amour n'était jamais vécu aussi intensément que dans sa remise en cause perpétuelle, c'est à dire dans la souffrance et le doute. Ce forum a son lot d'exemples de mecs accros à des femmes qui les font souffrir, et sans que ça soit vraiment consensuel !

Peut-être du sadisme ? celui du chat avec la souris, de l'enfant avec les ailes de la mouche.. (?)


Je ne sais pas bien lequel des deux, ou si c'en est un autre, mais du sadisme sans aucun doute. Et aussi un peu de masochisme de ta part de bien vouloir prendre le rôle de la souris. Tu vas me répondre que ça ne t’amuse pas, et que tu aimerais bien que ça change. Ok, c'est pas absurde d'accepter de souffrir un peu pour récupérer l'homme qu'on aime, mais prend garde à ne pas rester prisonnière de ce jeu. Je te sens bien accro, et au bout d'un moment ça ne servira plus à rien, peut-être même que ce moment est déjà passé (difficile de se faire une idée, j'en sais pas assez, et je ne veux de toute façon pas conclure pour toi).

Apparemment, il a chaque fois paru jouir du choc que ses mots et attitudes (claques, coups) provoquaient en moi, p-être pas par sadisme (?) mais par victoire. Il a semblé pensé m'avoir vaincue, avoir vaincu mon amour, mon attachement, mon abnégation. Qui l'encombrent, le gênent aux entournures.
Et il a ri devant mes larmes. (nouveau choc pour moi)


Par sadisme ou par victoire, est-ce bien différent ? Il n'y a guère de preuves de la souffrance plus explicites et plus sincère que les larmes, et ça le fait rire... Je ne le juge pas, il a sûrement tout un cheminement qui l'emmène là où il en est, mais ce paragraphe me met mal à l'aise. Méfie-toi de ce que tu peux accepter par amour pour lui. Tu es en position de faiblesse et il semble capable d'en jouer sans retenue.

Juste un doute, quand tu parles de claques et de coups, c'est pas au premier degrés hein ?



Bon, c'est hasardeux, j'en sais si peu, mais je me lance, je corrigerai ou j’affinerai au besoin. Voici quelques pistes qui pourraient expliquer son mal-être, et qui me sont confusément venues au fil de ton récit.


La sensation de "se faire mettre le grappin dessus" ?

Ca doit être dur de lire ça, j'en suis bien conscient. Mais il a peut-être ressenti ça. Dit toi que, parler d’amour, parler de son couple et faire des projets, même très modestes, ça vous pose un homme, ça fait le gars mur, sérieux et viril qu'il essaye sûrement d'être. Il y a une sorte de pression sociale à ce sujet, c'est très valorisant pour l'égo d'y céder, mais ça peut faire peur aussi. Peut-être s'est-il parfois laissé emporté par l'intensité de l'instant, et par la volonté d'être "homme" à tes yeux. Peut-être s'est-il laissé aller à des propos/rêves qu'il a regrettés par la suite, de peur qu'ils ne prennent valeurs de promesse.

De plus, ce que tu racontes au sujet de son appartement est éloquent. Il en a fait l'enjeu de son indépendance, et on voit bien qu'il surprotège cette indépendance, qu'il a peur de la perdre, que tu l’envahisses totalement. Quand tu te demandes comment tu décoreras sa cuisine, tu vas trop vite pour lui, et d'ailleurs tu le sais puisque tu n'oses rien en laisser paraître. Mais à travers ce genre d'exemple, il a peut-être perçu une forme de pression, là où tu aurais voulu qu'il voie tes sentiments. De façon générale, j'ai l'impression que tu as voulu aller beaucoup trop vite pour lui.


La mise en cause de sa virilité ?

La lecture de vos dialogues msn est édifiante, faut reconnaître que n'es pas tombée sur le modèle le plus sexuel ni le plus réactif, loin de là. D'un autre côté, j'ai quand même l'impression que tu en attends beaucoup d'un jeune homme à peine dépucelé et que tu veux encore aller trop vite. Je comprends ton désir d'érotiser votre relation, mais il est possible que ton approche l'ait blessé dans sa virilité (tu sais bien que les hommes sont chatouilleux par là^^). J'ai bien compris que tu voulais au contraire la respecter en suscitant son envie tout en lui laissant l'initiative. Mais au bout du compte, tu étais pleine d'amertume qu'il ne soit pas plus sensuel/érotique, et il l'a probablement bien senti. Et en outre, le fait que tu évites au maximum d'être explicite a pu être vécu comme un genre de moquerie sur son age et son inexpérience, comme une sorte de torture que tu exerçais sur lui. Les efforts que tu as fait pour lui laisser la *place de l'homme* sont à double tranchant, ils peuvent aussi avoir été vécus comme une injonction *d'être un homme* un peu angoissante.


L'ambiguïté entre l'amour vrai et le cadre rassurant ?

Dis toi aussi que les puceaux sont complexés de l'être (même quand ils ne le reconnaissent pas), surtout après vingt ans. Il n'est pas rare de voir de jeunes hommes chercher le grand amour, non-pas pour l'amour lui-même, mais seulement parce qu'ils ont autant de désir que de trouille au sujet du sexe. En fait, ils ont juste besoin d'une femme avec qui ils se sentent en confiance, devant qui ils peuvent prendre le risque d'une défaillance, et avec qui ils ne se sentiront en aucun cas humiliés. Ca peut déboucher sur une vraie relation amoureuse, mais aussi sur un plan cul où on se raconte des histoires sur la vraie teneur de la relation. Je ne présume pas de ce qu'il en est pour vous deux, mais l'aspect *la relation amoureuse a aussi le rôle d'un cadre rassurant, dans lequel découvrir la sexualité* est à prendre en compte.

Si on lit les choses comme ça, ton discours sur la liberté sexuelle que tu voulais lui laisser paraît super maladroit. Le mec te cause d'amour pour se rassurer, pour sentir que c'est pas grave s'il n'assure pas des masses, parce qu'il a besoin de trouver suffisamment de confiance en lui et d'assurance avant de s'affirmer vraiment et d'oser prendre plus d'initiatives. Et toi, tu lui réponds plan cul ! Et paf, tu lui remets son inexpérience en pleine figure, parce qu'il sait très bien qu'il n'est pas (encore?) un "bon coup". Ca peut l'avoir bien déstabilisé, l'avoir fait se sentir morveux, avoir créé une brèche dans ce cadre rassurant, qu'il n'a eu ensuite de cesse de combler à coup de "toi c'est pas pareil, c'est pas juste pour le cul". Jouer les fleurs bleues va très bien aux hommes inexpérimentés et pas sûr d'eux. Et je ne dis pas qu'il a été hypocrite avec toi, sans doute était-il convaincu de ses propos, et peut-être même que de profonds sentiments se mêlaient à tout ça . Je dis juste que c'est *aussi* un refuge bien confortable, parfois même nécessaire, pour ne pas avoir à affronter de face la dimension sexuelle de votre relation, et l'enjeu que ça représente pour son image de lui. Tout cela brouille les pistes sur ses vrais sentiments. Et votre différence d'age n'arrange pas les choses. Tu as nettement plus d'expérience que lui, ça le met dans une situation encore plus difficile. Plus tu demandes, plus il a peur de ne pas assurer, plus il la joue fleur bleue innocente qui ne comprend pas où tu veux en venir, et moins il est à l'aise.


L'opposition entre amour et désir sexuel ? (est-ce que j'aime ton coeur ou tes fesses ?)

Tout un dilemme. 2000 ans de judéo-christianisme, ça laisse des traces. Y compris chez les plus athées et les plus libertins d'entre nous. Le sexe, c'est péché, c'est mal, c'est sale, et c'est humiliant pour la femme. En outre, certaines féministes médiatiques semblent même avoir pris le relais de cette vieille rengaine, assimilant quasiment le désir masculin à la une vile perversion dont devraient s'affranchir les femmes libres et respectables. Je ne veux pas polémiquer sur ce qu'est ou devrait être l'égalité des sexes et le féminisme, mais seulement souligner combien le discourt ambiant sur le respect des femmes peut être vécu comme castrateur par de plus en plus d'hommes (à tort ou à raison, peu importe). Là aussi, votre différence d'age ne vous aide pas à vous comprendre, vous avez été éduqués dans des contextes très différents. Bref, pour beaucoup d'hommes, en particulier les mieux éduqués, désirer sexuellement une femme c'est la mépriser un peu, et c'est donc un désir honteux et inavouable, alors que l'amour est bien plus valorisé. C'est l'éternelle opposition entre la madone et la putain : désirer physiquement une femme, c'est s'adresser à la putain et c'est pas forcement simple à assumer ce désir là, ni à concilier avec le sentiment amoureux. Ca demande toute une gymnastique de l'esprit. Surtout au début de sa vie sexuelle. Une parade courante est de bien emballer tout ça dans des mots d'amour et de respect, dans la peur de faire mal, dans l'impératif de performance, dans un besoin déraisonnable d'explicite pour être sûr de pas aller trop loin, et dans de tout un tas d'inhibitions qui font que l'érotisme se perd en cour de route, étouffé par tant de bonnes intentions. Accepter que le sexe, même saint et consensuel, sente le souffre, ça ne vient pas du jour au lendemain, et parfois même jamais.
#275765
Que de pertinence ! Merci pour l'effort.
Mais qq points qui, en étant valables dans l'absolu, ne le sont pas nous concernant.


- Je précise que je ne l'ai pas mis devant le fait accompli en allant chez lui à cause seulement de ses atermoiements mais aussi à cause de mon désir ardent de le voir et de son engagement à la séparation qu'on se voie de temps à autres et que je suive son parcours. En 6 mois, je n'ai pu le voir que 2 maigres fois et ce samedi était la 3ème..
J'ai été plus que patiente et ne pense pas avoir abusé.

Il y avait autant de chances qu'il réagisse bien que de risques qu'il réagisse mal. J'ai prié pour le bien et me basant un peu sur "l'affection" qu'il avait pour moi et le plaisir qu'il avait à coucher avec moi. J'ignorais qu'il avait en qq sorte dépassé ces points d'ancrage me concernant.

- Je ne me sens absolument pas concernée par les relations gifle/caresse faisant gagner la relation en intensité, même s'il y en a de nombreux ex sur le forum. Chacun son truc.

- Ok. Tu maintiens un petit sadisme pour lui et avance du masochisme pour moi.
Si souffrir des maltraitances de l'autre pour ne pas souffrir plus de son absence totale est forme de masochisme (tiens, je comprendrais Steeve tout à coup ?), ok, je suis maso.
Non, je pense être forte en général. O est mon talon d'Achille.

- Les larmes, il les déteste.
Après la séparation, il a refusé de me voir parce qu'il ne voulait pas me voir pleurer (cela dit en se moquant, avec dégoût et non pas pour ménager sa sensibilité) et j'ai promis de me retenir. In situ, je n'ai pas eu besoin de me retenir puisque le w-end a quasiment été idyllique.
Le w-end suivant ensemble, il a été plus dur avec moi et là, j'ai caché mes larmes pour ne lui présenter que ce qu'il aime de moi : la joie.

Quand il s'est moqué de mes larmes, c'était à distance : au tel ou par mail.

Je lui avais déjà y'a des mois qu'il était en position de force et de ne pas en abuser car c'était trop facile, de me garder une place honorable mais il n'en a absolument pas tenu compte. Il a abusé de son pouvoir pas tant par volonté que par négligence, menfoutisme. C'est méprisable.

- S'il n'y avait pas souffrance & incompréhension de ma part, il n'y aurait pas ce récit ici ou nulle part.

- "Rassure"-toi : claques et de coups, à prendre au 2°. Mais ça fait très mal quand même et l'humiliation.
- Il n'a jamais parlé d'amour, s'en est toujours défaussé.
Pourtant, il a fait quelques promesses sur l'avenir parce que je crois qu'il m'a aimée quand même, bien qu'il ne le voulait pas. Quand après des mois, sa raison a gagné la bataille sur son coeur, il a pu compter les points.
Ce n'est pas pour faire "homme" qu'il a cédé à la faiblesse de m'aimer les 1ers mois. Bien au contraire.

- C'est un garçon indépendant et c'est bien une des qualités que j'appréciais éminemment chez lui. C'est tellement rare !
Oui, son refus que je visite sa maison pouvait avoir à voir avec une crainte d'être envahi.
Je crois plutôt que c'est pour qu'il n'y ait pas trace de moi chez lui qui puisse faire lien entre lui & moi, et simplement pour tourner la page de manière spatiale, si l'on puit dire.

- En revanche, dire que je sois allée trop vite me choque parce que justement, je regrette d'être allée si lentement avec lui, pensant qu'on avait du temps devant nous.
Je suis p-être allée trop vite avec lui seulement en lui signifiant mes sentiments quasiment en temps réel. J'étais moi-même étonnée de leur existence et de leur ampleur. Mais j'ai joué franc jeu. Fallait pas !

- Effectivement, on est plusieurs (c'est rassurant pour moi) de constater qu'il est peu sexuel bien qu'il se plaît à dire souvent qu'il aime faire l'amour (mais pas tout le temps, précise-t-il)
A 20 ans et avec un bon plan tel que moi, on devrait vouloir le faire tout le temps, non ?

Mais concernant le sexe, je m'inscris en faux. Si y'a bien un domaine où je suis allée des plus lentement, c'est celui-là !

Oui, j'ai toujours tenté d'ouvrir la boite d'Eros chez lui mais en vain. Je ne pense pas qu'il en ait eu conscience tant ses réactions étaient décalées. Ca me le faisait apparaître qqfois stupide mais aussi innocent et original par rapport à n'importe qui. Il n'en avait que plus d'attrait, n'était mes déceptions de ne recevoir ce que j'attendais de mes sollicitations.

Non, je ne pense pas qu'il ait été blessé dans sa virilité à cause de ça. J'ai fait hyper attention à tout dans le sexe. Pour respecter ce que je croyais être son rythme.
Une preuve s'il en est : Me suis aperçue qu'il avait un "petit" problème sexuel qu'on n'a jamais eu le temps et l'occasion d'affronter de face, bien que j'aie essayé. Ca ne semblait pas l'importuner (moi si). Un jour, à bout de patience, par provocation, je lui ai dit qu'un mec orgueilleux comme lui devrait se faire un point d'honneur de satisfaire sa nana et donc, fallait essayer de régler son souci. Il m'a répondu que ça ne le gênait pas car qu'il n'avait pas de complexe avec moi vis-à-vis de ça - preuve donc que j'avais tout fait pour qu'il ne soit pas blessé de ma frustration à chaque fois que son problème survenait. Victoire au-delà de mes espérances puisque cela n'apparaissait même pas comme un problème à ses yeux.

- Oui, j'ai volontairement évité d'être explicite verbalement dans le domaine du sexe pour ne pas le brusquer, le choquer, et bien sûr, parce que son lexique et ses sujets de discussion m'y invitaient (= ne m'invitaient pas à la franchise verbale). Toujours pour respecter ce que je croyais être son domaine d'acceptation.
Ce n'était pas son "truc".

- Sa place d'homme, il l'a prise mais pas comme on pourrait s'y attendre. Pas dans le sexuel, dans l'érotisme, dans la performance. Dans son indépendance, sa liberté que j'ai toujours voulu favoriser. (Plus tard, dans la maltraitance, si cela est l'apanage des "hommes"..)

- Il ne m'a semblé jamais être complexé par son manque d'expérience (et faut dire que j'ai tout fait pour que ce ne soit pas une lacune vécue par moi et toujours le mettre en confiance et le rassurer). Et mon plaisir visible n'a pu que le ré-conforter.
En plus, je n'ai cessé de lui dire que j'étais une gamine, et être amoureuse rend gamine. Ca n'a pas dû lui échapper.
Le plus amusant est qu'avant notre 1ère nuit, il m'avait écrit qu'il ne voulait que mon plaisir et qu'il saurait me donner envie.. Quelle prétention ! mais aussi, quel confiance entre notre future relation et quel espoir !

- Son bien-être dans la sexualité aurait dû faire le lit de ses sentiments mais ça a semblé exactement fonctionner à l'envers.

- Non, ce loustic ne cherchait pas l'amour pour éviter le sexe.

- Mon discours des débuts ne semblent pas l'avoir traumatisé, ni destabilisé, ni rien.
Il semble n'y avoir rien de rien pigé. Il n'a pas l'esprit érotique et c'est tout. C'est un cas d'école.

- C'est moi toujours et toujours qui l'ai incité à prendre des initiatives, à lui montrer tout ce qu'il pouvait faire, et toujours, sans avoir l'air d'y toucher - et en essayant d'y prendre du plaisir moi-même. C'est la plus grande entreprise.

- Je pense qu'en gagnant en confiance avec moi au lit, il a pu se débarrasser ce faisant de ses sentiments pour moi. C'est étrange mais ça m'apparaît ainsi.

- Il a peu joué les fleurs bleues, crois-moi.
Il a surtout joué "l'amitié ++". On est dans un autre registre.
Ensuite, me dire qu'avec moi, ce n'était pas pour le cul, puis me dire que c'était pour le cul.
Je posterai à ce propos ces mots exacts pour qu'on juge du bonhomme.

- Oui, la différence d'âge me semble avoir été la pierre angulaire de notre relation dans ses aspects négatifs menant à la séparation.

- Non, j'ai tout fait et dit pour qu'il conçoive que le sexe, c'était beau. Et dès le début, lui dire clairement qu'il fallait accepter qu'il soit "sale" (irrespect de l'image) pour le vivre sainement. IL n'a pas semblé être choqué en théorie, ni en pratique.

Merci pour ton com.
#276737
Il me demande d'un ton un peu dur pourquoi j’ai ôté le plaid et après une seconde d’incompréhension, je comprends que le plaid devait recouvrir antérieurement le canapé et qu’il a peur que je le salisse. Quelques instants plus tard, je comprendrais surtout qu’il a peur que nous le salissions.


Je me redresse sur mon séant pour lui laisser une place sur le divan et lui se place, tiens, tout près de moi où nos flancs se touchent. Je le remarque en me demandant s’il l’a fait exprès ou pas, si cela veut dire « laisse-moi plus de place » ou « je veux être tout près de toi ». Suis-je bête ! son genre, c’est la 2ème option. Voilà, c’est l’heure de l’amour. Tout de suite, il me sourit (ah, les doux et tendres sourires de Loulou ! la clef du monde !), il me prend par les épaules, m’enlace et tente de m’embrasser. Je me laisse bisouiller en savourant les retrouvailles avec ses lèvres divines, pulpeuses à souhait, tendres et gonflées comme des chamallows sucrés et salvateurs. Des lèvres uniques. Mais je ne sors pas la langue. Avec ses gestes lents et sûrs, il me fait asseoir sur lui. Je ne peux pas dire à quel point cela me ravit : il me veut ! Halleluyah !

Mais comme d'habitude quand cela se produit, tout me semble parfaitement normal. Ce soir, cohabitent en moi en alternance, en superposition, confondues l'exceptionnalité de la scène avec la toute normalité de la scène. Il n'y a rien d'exceptionnel à que tout soit normal entre O et moi. Qu'il me touche, me désire, m'embrasse est une évidence comportementale puisque je l'aime. Qu'il ne m'ait pas approchée pendant quatre mois, qu'il ne l'ait même pas voulu, ça c'est étrange, contre-nature.

Alors voilà mon O, petit faon volontaire et quémandeur d'une pitance roborative qui tend la tête, le museau vers moi mais je lui dis « Je préfère ne pas t’embrasser ». Il me demande pourquoi : « Parce que tes baisers me font trop d’effet. » Ce que l’on ne sait pas encore car je ne l’ai pas encore écrit, c’est que ses baisers avec la langue, certains, particuliers, tout simples, apparemment classiques deviennent magiques après quelques secondes d'essai et me font fondre comme du miel, me font mouiller des plus sérieusement. Il n’y a que lui, franchement, qu’avec lui que quasiment systématiquement, nos baisers émeuvent tout mon être. J'ai du mal à dire "ses baisers" et pencherais plutôt pour "nos baisers". J'ose croire qu'ils sont uniques parce que c'est lui, parce que c'est moi, lui Montaigne et moi la Boétie ou l'inverse. Non reproductibles nulle part ailleurs avec quiconque, sinon je me suicide ou me fais nonne. Sa langue à la mienne mêlée forme une corde reliée directement aux glandes de Bartholin. Cela m’était déjà arrivé avec un ou deux autres petits amis mais épiphénoménalement et dans un contexte particulier. Avec Loulou, presque toujours n'importe où. Chronomètre en main : 10 à 20 secondes pour la fonte des neiges.

Généralement, ces baisers remplacent une demi-heure de préliminaires. Avec eux, plus besoin de préliminaires ! Exit. Ils sont tous les préliminaires les plus savants à eux tout seuls. Je ne comprends pas ce qui arrive, je ne me commande plus, je n’en peux plus, je suis direct bonne à troncher, faut qu’on entre en moi pour me sauver. Au secours, Loulou ! Et je ne veux pas de cela sur le canapé qui n'est pas un tombeau baudelairien dans son grand salon un peu trop froid, anonyme, sans ors, sans velours, sans orgues pour nos retrouvailles après si longtemps. Après la faim dans le désert, on ne snacke pas d'un tentant mac Do : on dîne très lentement de plusieurs mets fins.

Certes, cela me conviendrait parfaitement si c’était un « coup » parmi d’autres mais pas celui-là. Je l’ai trop espéré, souhaité, désiré. Pour celui-là, je veux avoir le temps de tout savourer, tout me rappeler, tout imaginer. (Mais vouloir et avoir vont être deux choses différentes.) Parallèlement et jamais je ne l’oublie, je veux le rendre plus heureux que lors d’une relation ardente et brève, hyper excitante qu’on a déjà connue. Je voudrais que celle-ci qui s’annonce s’inscrive dans le temps immédiat et à venir, qu’il s’en souvienne et pour que remontent ses souvenirs de plaisir avec moi, et se confondent avec celui de ce soir dans un immense panier de bonheur qui porterait mon nom, bien que je préfèrerais dire « notre nom » (comme "nos baisers") s’il ne me fallait être faussement prétentieuse pour espérer me garantir un « avenir » sentimental avec lui.

Il ne conteste pas, ne réplique pas à mon refus de l’embrasser avec la langue car il s’est probablement souvenu en effet, de ce que nos baisers pouvaient produire dans nos corps - plus le mien que le sien puisque O est toujours opérationnel dès lors qu’on est dans une scène amoureuse qu’il a souhaitée, si selon ses termes "il en a eu envie". Et on continue à s’embrasser, s’embrasser, mille bisous, lui tentant toujours la langue entre ses lèvres et moi gardant, réservant pudiquement la mienne. Je suis heureuse qu’il défie ma retenue, qu’il tente sans arrêt la langue, sa langue, qu’elle ose me chercher avec patience et ténacité et bien que ne me trouvant pas, ne s’exaspère jamais. J’espère qu’ainsi, son excitation va aller crescendo pour qu’il n’ait et n’obéisse secrètement qu’à un seul mot d’ordre crié de toute son âme : me vouloir toute entière ! et pourquoi pas, plus encore. Je me souviens alors de notre premier baiser que je lui avais fait attendre longtemps dans le couloir, ce 5 Mars 2010 quand bien même nous étions sensuellement enlacés l’un à l’autre et nos visages collés. Si le baiser de ce soir pouvait lui rappeler notre premier baiser et qu’advienne à nouveau ce qui a suivi ce premier baiser, je serais la femme la plus heureuse du monde.
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Je me souviens alors de notre premier baiser que je lui avais fait attendre longtemps dans le couloir, ce 5 Mars 2010 quand bien même nous étions sensuellement enlacés l’un à l’autre et nos visages collés. Si le baiser de ce soir pouvait lui rappeler notre premier baiser et qu’advienne à nouveau ce qui a suivi ce premier baiser, je serais la femme la plus heureuse du monde.


Je descends dans son cou, je lèche son lobe d’oreille, je caresse ses cheveux qu’il a fait couper court comme je n’aime pas, le faisant ressembler à un étudiant de 1ère année. Je remonte vers sa bouche entrouverte et je lèche ses lèvres. Je sais qu’il adore, enfin, il adorait. Sous moi, je sens son sexe dans son pantalon grossir par petits sursauts. Le petit animal veut voir sa maîtresse ! Dire que j’adore serait peu dire. Je continue à l’embrasser par petits baisers, petites lèches sur ses lèvres, les commissures, en petits coups de pinceau pointillistes et nerveux mais il sort encore lentement son bout de langue et je peux à peine résister. Son entêtement dans sa lenteur a raison de mes premiers scrupules. Ok pour pointe à pointe, premiers contacts avec ses muqueuses, sa salive toujours claire et savoureuse, mais je me retire en souffrant tant j’aimerais l’embrasser totalement, me libérer. Le dictateur sent le poids de ses chaînes.

J’observe où il pose ses mains : l’une sur mon bras, l’autre sur mes reins. Pas plus. Pas de caresse. Il n’a pas changé sur ce point. Y’a encore du boulot !
Moi, j’écarte le col de son vêtement. C’est un geste que j’ai l’habitude de faire avec lui. J’aime ce mouvement et ce qu’il me fait découvrir et sentir. J’ai l’impression d’ouvrir mon paquet-cadeau et je sais ce qu’il y a à l’intérieur. Je retrouve la forme de son omoplate gauche mais il me semble qu’elle est plus fine qu’auparavant ; étrangement, elle me fait moins chavirer. Je ne sais pas si c’est bien ou mal. C’est mal dans l’immédiat, c’est bien pour le futur. Je l’embrasse, je la lèche, cette omoplate, j’y accroche mes mains mais il y a moins de matière qu’auparavant, seuls mes doigts y parviennent. Outre l’absence d’odeur de lessive (merci !), quelque chose a un peu changé. En tout cas, la forme est là, sa chaleur est là, je ne cesse de les caresser. Je sais qu’il sait que je suis en reconnaissance habituelle du terrain mais j’ignore ce qu’il en pense.
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Outre l’absence d’odeur de lessive (merci !), quelque chose a un peu changé. En tout cas, la forme est là, sa chaleur est là, je ne cesse de les caresser. Je sais qu’il sait que je suis en reconnaissance habituelle du terrain mais j’ignore ce qu’il en pense.


Je reprends mes baisers sans langue introduite. J’ai tellement envie de la mettre dans sa bouche, de lui manger la sienne ! Bouches collées, parce qu’il ouvre la sienne, cela ouvre la mienne. Et telle une asthmatique récupérant enfin sa Ventoline, d’un emmuré-vivant ayant découvert un trou microscopique dans la paroi et qui colle avidement sa narine ou sa bouche à cet endroit qu’il espère salvateur, j’aspire d’un coup tout l’air contenu dans sa bouche. Et l’avale. Cela le surprend, il a un tout petit mouvement de recul mais je sens qu’il ne refuse pas totalement ce que je fais. Intrigué, il s’interroge seulement et semble se laisse aller à l’expérimentation. Moi aussi, je me demande pourquoi je fais cela et même recommence. J’en ai envie, besoin mais me demande vaguement si c’est bien pour mon image et pour ce qu’il va en faire demain. Maintenant, je le sais. Entre quelques baisers, je récidive plusieurs fois et quelquefois en aspirant tant son air intérieur que ses poumons doivent se ratatiner pour oxygéner les miens. Mais il se laisse faire comme un cobaye. Je savoure mon plat cette sorte de cannibalisme. J’ai l’impression d’être un vampire qui a besoin de survivre. C’est peut-être ce qu’il pense de moi à cet instant. Une question de vie ou de mort. La vie de qui et la mort de qui ? Cela paraît trop sérieux pour être totalement ludique. Je regrette d’avoir fait cela et du moins, de ne pas lui avoir redonné mon oxygène ou mon gaz carbonique en retour ou ne pas l’avoir accompagné de rires (c'était dur de rire ce soir-là). Je sais que dans la sexualité, il apprécie les échanges d’humeurs mais l’air n’est pas liquide..

Puis nous reprenons le petit jeu de nos baisers et de mes caresses. Ses mains ne me caressent pas ; c’est toujours pareil ! C’est la première fois que ses poils de barbe sont aussi longs, pas visiblement mais au toucher. Extrêmement doux qu’il aurait pu être Lyonnais, comme ses sourcils si soyeux où je cherche sans la trouver, la petite cicatrice, le petit trait blanc de peau glabre. Sa barbe est cendre et ses sourcils sont quasiment noirs. Je me dis encore « C’est l’hiver ! » en espérant le revoir tout doré en été. Aujourd’hui, je m’aperçois qu’à aucun moment, je n’ai regardé entièrement son visage pour le fixer dans mon esprit en un portrait globalisant. Et lui, encore moins me concernant mais pour d'autres raisons ! Pas eu le temps de le peindre. Je ne peux pas enfermer son image dans mon médaillon et le porter autour du coeur. Tout s’est passé si vite ! Je n’ai vu et à peine que des morceaux, des bouts de peau, de lèvre, d’œil, de cou. Je n’ai rien vu !

Et puis, à un moment donné, en même temps, on aurait dit aussi bien de sa part que de la mienne que tout avait été joué de ces jeux-là. On n’avait plus rien à se dire ou à toucher. Comment est-ce possible et est-ce arrivé si rapidement ? On s’est écarté l’un de l’autre puis séparé. Je lui ai dit fièrement et avec un sourire mutin : « Tu vois comme je tiens bien, hein ? » pour qu’il apprécie ma résistance à la tentation de sa langue et lui montrer plus sérieusement ce faisant la force ou le courage qui m’habitent quand il s’agit autant de lui résister que d’arriver jusqu’à lui, par exemple. A cet instant, j'ai repensé précisément à la honte et à la peur qu’il m’avait fallu surmonter l’après-midi en faisant de l’auto-stop pour le rejoindre. Oui, je tiens bien et bien le coup ! Je suis abîmée mais pas au sol et à ce moment-là, il me semble que ça va. Mais aucune reconnaissance de sa part : il répond de façon banale et désintéressée « Oui oui » comme s'il fallait changer de sujet, comme si tout cela n’avait absolument aucune importance à ses yeux et tout-à-coup, j’ai vraiment eu l’impression d’avoir donné de la confiture à un cochon et que plus rien n'allait : ma force m'abandonne, je suis abîmée, presque au sol.

Sans un sourire, ni un regard, il est monté à l’étage dans sa chambre pendant que je me faisais copine avec un radiateur. Je l’entendais s’activer et faire des bruits en se déplaçant. Je lui ai crié : « Loulou ?! ».
Réponse vomitive : « Quooiii ?
- Tu ne fais rien pour moi, n’est-ce pas ?
- Non, j’ai des choses à faire, j’t’ai dit ! »
Je ne veux surtout pas qu’il se dérange pour moi, pas qu’il pense que je suis un poids pour lui. Je veux qu’il soit bien avec moi, voire se réjouisse que je sois là. C’est p-être beaucoup vouloir.

Je reste encore longtemps collée au radiateur de son entrée qui réchauffe mon pull. Je vais essuyer la table de la cuisine contrairement à son ordre ; il ne s’en rendra pas compte mais ce sera fait. Je gratte une tache rougeâtre incrustée qui avait dû avoir résisté à plusieurs de ses passages d’éponge auparavant, et j’ai presque de l’affection pour cette petite tache rebelle qu’O a commise. Cette tache est ma petite amie et je la désintègre, l’absorbe en lui rendant hommage. Il n’y a que moi qui saurai qu’elle a disparu pour que la table d’O soit propre. Mon petit cadeau invisible et ridicule à quelqu'un qui n'en veut aucun de moi. Il ne le verra pas : c'est pour la gloire.
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Cette tache est ma petite amie et je la désintègre, l’absorbe en lui rendant hommage. Il n’y a que moi qui saurai qu’elle a disparu pour que la table d’O soit propre. Mon petit cadeau invisible et ridicule à quelqu'un qui n'en veut aucun de moi. Il ne le verra pas : c'est pour la gloire.

Je sors fumer une cigarette dans la rue, ce qui me permet d’observer sa maison plus librement et humer l’air qui la baigne. Il habite au 31. Ca tombe bien : mon chiffre est le 13. Nos « valeurs » se sont inversées, il y a quelques mois et le numéro de sa maison le confirme.. Je me demande qui a taillé la haie. L'air est sain et vif, une odeur agréable qui diffère de celle de Paris. Une sorte de brume s'éparpille très lentement dans le ciel. Je regarde les maisons toutes identiques qui entourent celle d'O et envie les gens qui les habitent alors qu’en temps normal, on me donnerait cher pour habiter dans ce type d’endroit que je n’y habiterais pas. Mais quelle chance inespérée d’habiter près de Loulou ! le voir arriver chez lui, prendre le virage, porter ses courses, sortir de chez lui, suivre son regard fâché et concentré sur la serrure, des trucs banals qui m’apparaissent fantastiques. Je sais que c’est ridicule au moment-même où je trouve cela fantastique mais ce faisant, je mesure au ridicule de mes pensées combien ce garçon me reste infiniment précieux.

Après avoir bien respiré l’air autour de la maison de Loulou, regardé où menait la route (apparemment nulle part), apprécié le « Pas de pub SVP » marqué sur sa boite aux lettres sans nom, j’ai poussé la petite porte de son jardin puis suis rentrée me laver les mains pour qu’il n’y ait pas d’odeur. Je me recolle au radiateur pour réchauffer un peu mon corps et n’en pouvant plus, je monte à l’étage.

Il vient juste de changer les draps que le voilà dans la salle de bains à rincer et essorer une montagne de chaussettes (de tennis blanches !) et de sous-vêtements. Je remarque qu’aucun de ceux que je lui avais offerts l’année dernière ne s’y trouve. Je l’observe, l’interroge vaguement sur l’achat d’un lave-linge plutôt que de le porter à sa mère par quinzaine - qui s’imposera probablement avec le temps pour gagner en liberté. Il devait faire ça (rinçage des chaussettes à la main), sous-entendu que je n’ai pas à parler d’un lave-linge puisque je suis là, chez lui, malgré son refus. Je le regarde agir avec un sourire tendre. Au bout de la sixième chaussette, je me demande combien de temps je devrais encore attendre et comment ce type ne préfère pas renoncer à son rinçage de chaussettes pour s’occuper de mes fesses. C’est incroyable. Je tente un conseil : il pourrait mettre tous ses vêtements dans le seau, là, rempli d’eau claire ; ça les rincerait tout en les laissant tranquille jusqu’au lendemain. Il s’étonne : Quoi, ça ne va pas pourrir dans l’eau ? - Ben non, au contraire, et certainement pas une nuit. Ok, il s’exécute et exit les chaussettes.
Exit ? Ben non puisque celles qu’il a déjà rincées et essorées, le voilà qu’il leur enfile à chacune et l'une après l'autre, la tête d’un mini-sèche-cheveux pour les pré-sécher avant de les étendre sur l’étendoir près du radiateur de sa chambre. Non mais il plaisante ou quoi ? Non, il est très sérieux. « Ca prend deux minutes », précise-t-il. Ouf ! la première délégation de chaussettes est sagement suspendue et alignée là où il fallait et on peut envisager autre chose.

Je retourne dans la chambre mais il retourne dans la salle de bain. Nous conversons un peu à distance au sujet de son nouveau job, des relations avec ses collègues. Il pense qu’il ne va pas pouvoir tenir plus de six mois. On le fait travailler à contre-emploi, dans un tout autre secteur que sa spécialité de formation et bien loin de tous ses talents dans ce domaine. De la logistique, quasiment du secrétariat ! Il me parle surtout de son homologue, sorte de tutrice qui le guide et qu’il décrit comme défaillante, ne lui laissant aucune initiative ou vérifiant tout derrière lui quand elle lui en laisse, absolument aux antipodes de ce que j’ai voulu et fait pour lui tous ces derniers mois, bref agaçante, un peu bête et imbuvable. Il m’en a si bien parlé en peu de mots, ou je suis tant en empathie avec lui qu’agacée, j’ai la nette impression d’être moi chapeautée et fliquée par cette Laurence et je demande à O comment il peut supporter ne pas lui dire son fait. Il sourit doucement presque avec tendresse, soulignant ainsi sa force par rapport à moi - et peut-être ce qui nous distingue, nous sépare. Ses yeux paraissent regarder un instant derrière moi. Cela me convient. Il ne le fait pas pour m’en imposer, non. Il sourit par fierté, fier de lui-même. C’est O.

Mais y’a-t-il un moment où mon bébé à moi rigole dans ce job ? Oui, il rigole à table quelquefois car les chefs y lancent des vannes. Ils peuvent le faire car ils sont chefs ; les autres en rient et ne plaisantent jamais. Rois et leurs courtisans. Mais mon bébé à moi a osé montrer une fois qu’il n’était pas un courtisan. Ce gentil monde a organisé une soirée bowling et quelqu’un a demandé s’il y aura des nanas. Apparemment, oui, deux nanas du service mais c’est peu. Plus tard, un chef a demandé si ça ne dérangeait personne qu’il y emmène son épouse, et tout le monde d’acquiescer. Loulou a répliqué du tac au tac que ça fera une nana de plus ! Tout le monde est resté interdit. Le chef a ri. Mon bébé à moi a de l’esprit, du courage bien dosé, je suis fière de lui. Dommage que sa fierté lui suffise et qu’il ne remarque pas à quel point je fais corps avec lui en toute circonstance, comme il ne connaîtra jamais peut-être dans sa vie.

De tout le week-end, c’est le seul moment qui m’a semblé vrai et décontracté. Cette conversation, moi assise sur le lit bas, lui se tenant sur le seuil de la porte, devant partir vers la salle de bains qui l’appelait mais restant à deviser avec moi, a ressemblé dans sa simplicité et sa sincérité à ce que nous avions toujours connu auparavant. Je m’en rendais compte à travers sa voix, son regard, son visage, ses mouvements contrariés pour repartir vers la salle de bains et se retournant irrésistiblement vers moi ; je m’en rendais surtout compte à travers le bien-être que je ressentais et qu’il semblait partager. On était bien. C’était comme avant. Cela m’a montré que tout ce qui avait précédé (et tout ce qui suivra, hélas) n’était que foutaise. Je me disais alors que la partie était gagnée, en quelque sorte. Plus encore et bien autrement que l’effleurement de nos doigts au cinéma, moi qui espère, lui qui promet, que nos baisers sur le canapé, lui qui bande, moi qui mouille, cette petite conversation dans son évidente entente et complicité me prouvait une énième fois que j’avais raison de l’aimer quand je ne savais plus pourquoi après tant de cruautés de sa part, et j’ai cru, je l’avoue, qu’elle allait emporter toute la mise et faire basculer O enfin vers de véritables retrouvailles avec ce qu’il disait être mort, ou plutôt voulait tuer, avait tué. C’était d’une telle évidence et cela a-t-il duré suffisamment longtemps pour s’imposer dans son esprit ?
Mais ce n’est que le lendemain que je me suis rendue compte m’être trompée. Je me suis trompée sur le basculement, le retour d’O vers des relations normales, sereines et apaisées. Pas sur le bien-être, la complicité unique, la vérité évidente de ces quelques instants.

Puis il va rejoindre la salle de bains. J’ai envie de fumer plutôt que d’attendre encore. Je prends dans mon sac un bonbon spécial emporté exprès. Il surgit à cet instant, voit ma bouche déformée et me demande si je mange encore de mes « affreux chewing-gums au goût dégueulasse ». Non, celui-là il a bon goût et avec deux doigts, je sors le gros bonbon de ma bouche pour le mettre dans la sienne. Je l’ai fait exprès ainsi. Je voulais qu’il voie le bonbon et le reconnaisse visuellement comme inoffensif, et je ne l’ai pas passé de ma bouche à la sienne comme je l’aurais fait naturellement, pour ne pas le choquer et ne pas risquer qu’il réagisse mal, mais avec des doigts délicats. Il se prête de bonne grâce à mon geste, suce un peu le bonbon avec un air inspiré un peu ridicule mais qui fait gagner en complicité, et reconnaît qu’effectivement il a bon goût. Alors satisfait de son petit test, il tend sa tête vers moi et redépose le bonbon dans ma bouche avec sa bouche comme me donnant la becquée. J’étais contente. Son mouvement était naturel, il n’a pas réfléchi, il l’a fait ainsi parce que c’était habituel entre nous et évident. Mais peut-être l’a-t-il fait ainsi dans la foulée des baisers précédents pour ne pas se salir les doigts de sucre collant ? C’est son genre aussi.

Je lui fais remarquer qu’il n’y a qu’un seul oreiller dans le lit et il en rajoute un avec une nouvelle taie.
« Je me déshabille ? lui demandé-je.
- Ben, bien sûr ! » répond-il en commençant à ôter ses chaussures sans me regarder.

Comme d’habitude, il n’a pas compris que p-être j’avais envie qu’il me déshabille, lui, ou qu’il me regarde ou seulement d’attirer son attention sur ce moment qui pourrait être érotique. Eh bien non. Donc, malgré la terrible crudité de la lumière au plafond et qui me gêne, il ne voit pas que je porte une jolie culotte bleu pétrole façon années 50, ni que j’ai mis un soutien-gorge noir, celui que j’ai acheté rien que pour lui plaire, il y a quelques mois, le lendemain où il m’avait dit préférer les dessous noirs, ni même que je porte des bas chair auto-fixants sous mon jean’s car il part dans la salle de bains. Il n’a fait aucune remarque non plus sur le fait que mes cheveux aient encore poussé alors qu’il le remarquait auparavant. Il n'aime pas les filles aux cheveux courts. Alors, je me déshabille lentement, seule, espérant qu’il surgisse pour voler une image de moi mais il ne réapparaît pas.

Je me glisse sous sa couette en ayant juste gardé un petit caraco à bretelles chair extrêmement doux au toucher et un t-shirt saumon à manches longues mais décolleté car je m’étais souvenue qu’un jour où je lui reprochais de ne jamais me caresser, il m’avait répondu que j’étais toujours trop couverte mais que si je portais des décolletés, j’aurais tout le buste couvert de sa salive. Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde et pourtant, les deux fois où il m’a vue décolletée, mon buste n’avait pas été couvert de sa salive. Aujourd’hui, troisième décolleté mais il ne l’a même pas vu.

Je me demande ce qu’il fait dans la salle de bains. A chaque fois, j’imagine qu’il s’y branle pour être moins rapide face à moi mais je ne le saurais jamais.
Quand il me rejoint, tiens, il ne porte plus que son épouvantable t-shirt jaune complètement usé jusqu’à la corde avec des trous aux épaules et le col terriblement élimé, celui qui m’avait frappé par son état déplorable, il y a un an.. Je ne lui ai jamais demandé pourquoi il ne s’en servait pas comme chiffon pour bricoler ou carrément le mettre à la poubelle. Je préfère penser qu’il aime ce t-shirt comme un doudou ou qu’il lui rappelle un bon souvenir d’adolescence. Alors moi aussi, j’aimerai ce tee-shirt pourri, témoin du premier et du dernier jours..
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Je ne lui ai jamais demandé pourquoi il ne s’en servait pas comme chiffon pour bricoler ou carrément le mettre à la poubelle. Je préfère penser qu’il aime ce t-shirt comme un doudou ou qu’il lui rappelle un bon souvenir d’adolescence. Alors moi aussi, dorénavant j’aimerai ce tee-shirt pourri, témoin du premier et du dernier jours..


Il s’engouffre à son tour sous la couette, m’attire à lui, me prend dans ses bras et me demande pourquoi je garde un vêtement au lit et que franchement, il ne comprend pas. Je lui répète alors – parce que ce n’est pas la première fois - que c’est d’abord parce qu’il fait un peu froid et ensuite, pour lui montrer qu’en gardant quelque chose sur soi, on est nu mais qu’il reste encore à découvrir. En plus, il fait froid. En plus, cela me gêne souvent d’être totalement nue face à lui. Juste le temps de me réchauffer et ensuite, le vêtement sera ôté. C’est pour éduquer la patience aussi.

Nous sommes enlacés tendrement, nous nous sourions, je vois qu’il est content de ce moment. Je connais ce sourire. Je le lui fais remarquer : « T’es content de me voir ?
- Ben oui, maintenant que t’es là..
- Mais c’est tout ce que je voulais : être là ! »

Je voulais ajouter « sans tous les salamalecs, les pattes blanches et les complications que tu m’imposes avant et après et qui bousillent tout et surtout pour toi ! » mais je me suis tue. J’aurais dû ne pas ! J’aurais dû lui montrer l’évidence : il était content que je sois dans ses bras, contre son corps ; son sourire familier le confirmait, pas seulement parce qu’il allait coucher avec une fille mais parce qu’il me retrouvait moi, et allait retrouver ce qui lui faisait plaisir, ma personne bien sûr en tant que fille mais bien au-delà, et tous les souvenirs toujours agréables de nos relations debout comme au lit. Le lui montrer encore mais là, en situation et pas en théorie comme d’habitude où il pouvait contester puis le reconnaître puis ensuite oublier et cette reconnaissance immédiate, et ses souvenirs enfouis. Mais j’ai juste savouré son sourire et je me suis dit que j’étais enfin, enfin dans ses bras, contre son corps, après l’avoir tant et tant souhaité et que nous étions le 5 Mars, exactement un an jour pour jour après notre première nuit. J’y pensais souvent ces derniers jours et ces dernières heures mais si je crevais d’envie de le lui rappeler, je m’en suis gardée de crainte qu’il n’ait l’idée de se dire et me dire qu’ainsi, la boucle allait être bouclée et que c’était une bonne occasion pour être la dernière.

Nous roulons ensemble sur le lit et je me place sur lui. Je l’embrasse tendrement, caresse de mon pouce ses sourcils si doux et plus sombres que d’habitude pour y déposer ensuite un baiser. J’embrasse ses pommettes, son front, son petit nez un peu pointu, tout autour de sa bouche moelleuse, son cou tendu. Je marque un écart et un temps pour profiter comme un rituel maintenant, de ses épaules, de ses scapulaires, de ses omoplates dans leur ensemble. Quatre mois sans les voir, ni les toucher. Comme elles m'ont manqué ! Mais ce que je constate m’étonne : ses épaules sont là mais ont perdu de leur ampleur délicate, de leur puissance tendre. Elles ne sont plus que délicatesse et presque ombres d’elles-mêmes. Quel dommage ! ( ?) Chez l’homme comme chez l’agneau, ce que je préfère a toujours été l’épaule. Il a maigri, tout est moindre. Cela fait deux mois qu’il n’est plus nourri par sa moman mais par William Saurin. Je m’attarde un peu sur cette zone amaigrie comme en pèlerinage en appelant mes souvenirs à la rescousse mais il n'a aucun respect pour la pratique religieuse et semble préférer m’embrasser.

Et je l’embrasse enfin à pleine bouche, langue à langue en attendant que l’effet magique fasse effet. Et qui surgit moins rapidement qu’auparavant puisque je ne sens pas mon sexe brûler mais mon souffle devient grave et audible. Je m'écoute. Je suis fière de lui et de nous, fière de ce que nos baisers seuls, c’est-à-dire ma bouche avec sa bouche associées essentiellement sont capables de provoquer. Il n’y a que lui et qu’avec lui. C’est unique. Je ne l’oublierai jamais.
Je l’embrasse et il m’embrasse encore. Nos langues dansent leur danse traditionnelle aux pas simples et efficaces. Je récidive en aspirant tout son air mais moins profondément que tout à l'heure au salon. J’ai certainement eu tort de ne pas avoir pensé lui en réinjecter en mouvement retour. Oh, et puis zut ! j’ai aussi oublié de lui aspirer et téter la langue alors qu’il aime tant ça. Là où j’en suis, je me dis que cela aurait certainement changé quelque chose. Il m’en aurait enfin aimée ou encore plus désirée, plutôt voulue ? Ou il ne m'en aurait pas voulu ?

Nous basculons sur le côté pour nous embrasser encore. Les baisers sont moins nombreux, le contact plus intense. Ses mains sont nulles part ; comme il ne me caresse pas, je ne sais pas où j’en suis ; d’habitude, ses doigts sont mon thermomètre d’excitation : je sens ce qu’ils sentent. J’ai un peu envie mais ignore si je mouille ou pas suffisamment. Un peu certainement, beaucoup je ne sais pas. Je voudrais que cela soit beaucoup, comme une preuve de ma sensibilité à lui et de son efficacité. En tout cas, j’ai chaud. Je remonte mon petit caraco près du corps pour dénuder mon ventre sous la poitrine et le coller au sien. J’aime bien ce geste que je fais, je le trouve érotique mais à chaque fois, je n’ai jamais rien perçu de sa part en retour. Enfin, il ose approcher quelques doigts de mon sexe. Oui, je suis assez mouillée, je suis contente. Je ne suis pas contente de moi, je suis contente de lui et de notre relation. C’est lui et lui seul qui peut me permettre d’être dans cet état.

Il se met sur moi. Oh Loulou, quel bonheur, comme je me sens bien, comme je trouve que tout est normal, tout a trouvé sa bonne place ! Comme je t’embrasse, Loulou ! Mais rapidement, loulou reprend son positionnement énigmatique d’antan : il me touche mais s’écarte, son buste est en biais. Je me demande s’il ne craint pas comme toujours d’éjaculer trop vite. Il se remet sur moi, je l’enlace mais il s’écarte encore et s’agite un peu. Etonnamment, il s'arrête, me regarde et me demande « Je peux te lécher, Myl ? » C'est étrange ce 'Myl'. A cet instant, 'Myl', ce n'est ni intime, ni sensuel, c'est un pseudo. Autre chose aurait été mieux approprié. D'habitude, 'Myl' dénote la complicité dans une phrase rapide. Passe-moi tel truc, Myl ! Là, c'est autre chose ; je le remarque.
Bien sûr qu’il peut me lécher, j’adore ça mais pourquoi le demande-t-il ? Il a eu si peu d'occasions qu'il peut se passer d'autorisation ! « Ne me le demande jamais, Loulou ; j'adore ça alors fais-le toujours sans demander ! » mais il me semble à cet instant lire sur son visage quelque chose de désagréable, de contrariant. Comme une fulgurance, j’ai pensé immédiatement qu’il n’avait pas dû aimer le mot « toujours » - c’était arrivé d’autres fois douloureuses - et qu’il s’était donc dit qu’il ne le ferait plus jamais, à cause de ce "toujours", ce sera "jamais", mais j’ai repoussé cette méchante et si triste idée au profit d’une concentration plus axée sur celle qu’il allait me lécher, peut-être pour me confirmer qu’il aimait ça, donc qu’il n’était pas un pédé ( ?). Qu’allait-il en faire ? J'étais toute attention.

Il est descendu, a un peu écarté mes poils et s’est placé sur mon clitoris. Chouette ! je lui ai toujours dit que tout partait du clito et qu’il fallait toujours y revenir. Là, il y restait. Il ne faisait rien d’autre. La sensation était délicieuse, c’est exactement le bon endroit, Loulou, je suis fière de toi. Mais pourquoi ne touche-t-il rien à côté ? J’aurais aimé que pendant ce temps, il caresse la vulve, aie un mouvement plus large, qu'il étale doucement la cyprine alentour, qu’il positionne un doigt à l’entrée ou le glisse à l’intérieur ou autre chose mais rien. Il restait fixé sur ce clito de manière délicate alors que maintenant, il avait besoin d’être aspiré, mordillé pour que l’excitation aille crescendo. Non, il n’a rien fait de la sorte mais il a quand même agi de façon nouvelle pour lui : il a quitté hélas rapidement mon entre-jambes pour remonter en embrassant l’intérieur d’une de mes cuisses. Il ne me l’avait jamais fait auparavant. Chic, du nouveau ! Tout ce qu’il fait (c’est-à-dire peu de choses) indépendamment de mes demandes ou guidages discrets, je l’apprécie doublement, triplement. Je pense qu’il est inspiré et je l’espère par ce que je lui ai déjà montré, et c’est à moi qu’il montre ses nouveaux chemins du plaisir.
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Je pense qu’il est inspiré et je l’espère par ce que je lui ai déjà montré, et c’est à moi qu’il montre ses nouveaux chemins du plaisir.


Il ramène son visage vers le mien très vaguement déçu. Que s'est-il passé ? Peut-être est-ce une fausse impression de ma part. On s’embrasse mais avec moins de conviction et d'avidité, me semble-t-il. Maintenant, ma bouche est tout près de son oreille. La peau de son cou est douce, lisse et ferme. Je l’appelle tout doucement, dans un chuchotement, un secret :
« Loulou ?
- Quoi ?
- Tu sais Loulou… Tu sais, je n’ai couché avec personne depuis toi… ça fait quatre mois.
- Oui et alors ? me balance-t-il comme déjà agacé par ce que je risque de lui dire qui pourrait être qu’il est l’homme de ma vie ou que sais-je.
- Et tu sais… je suis étroite.
- …
- Les hommes aiment bien qu’une fille soit étroite…
Ceci pour l’exciter un peu, pour lui rappeler qu'il fait partie de cette confrérie mais son peu de réactivité me fait hésiter à poursuivre et je dois fournir un effort :
- ... Ben là, je vais être étroite au début et… va falloir m’ouvrir doucement…
- Ah ouais, dit-il si vulgairement, sans interrogation et sans marquer aucun intérêt pour la chose.

Je passe outre son ton dérangeant, choquant en me disant qu'il n'est pas pire que son "DEMERDE-TOI !" par sms et insiste car il n’aime pas faire souffrir :
- Oui, pour que je n’aie pas mal. Tu comprends ?
- Mouais, me répond-il sur le même ton peu convaincu de quelqu’un qui perd son temps à écouter des billevesées et autres conneries d’une pauvre fille.
- Faut aller doucement… c’est tout. Tu sais le faire. »
Et je l’embrasse pleine d’espoir et pour l'encourager.

Je veux le prévenir maintenant car je n’ai jamais osé le faire et pas eu le temps ou l’occasion toutes les autres fois. D’ailleurs, quand m’en donne-t-il l’occasion ? Ces derniers mois, même pas eu le temps de bien me débattre pour survivre. Même là, j’ai dû forcer ma pudeur et surmonter les blessures de mon amour-propre pour le prévenir rapidement. A chacune de nos retrouvailles après un certain temps, il ne prenait pas celui d’adapter mon sexe au sien, sans aucun doute par ignorance de ce qui se passait vraiment, et très souvent, je me sentais passer à côté d’un plaisir accessible s’il avait été patient mais surtout plus sensible à ce détail. Et si je jouis moins, lui aussi, non ? Mais là, se sent-il vraiment prévenu ?

Alors il commence à me pénétrer, oui, assez doucement et délicatement comme d’habitude mais je le fais tout de suite sortir de moi. Cela ne convient pas. Ce n'est pas une question d'ouverture. Ses caresses un peu médiocres, sa léchouille peu généreuse, ses hésitations, son ton juste à l’instant un peu plouc et menfoutiste, ont eu raison de l’effet magique de ses baisers. Que le corps est réactif ! Mon cerveau est vraiment très (trop ?) près de mon cul et s'y confond. J'ai toujours senti lorsque j'aimais un homme et son sexe que c'était mon âme qu'il pénétrait.

Oh zut ! Contrairement à l'habitude, je suis moins mouillée sous son sexe que sous ses doigts. Oh, ce n'est pas le moment, ce n'est pas le jour, ce n'est pas l'époque ! Les secondes me sont comptées, il va me lâcher ! Il m'a déjà lâchée dans la vraie vie. Je veux ce mec qui s'appelle Loulou en moi et bien. Je veux être excitée pour l'accueillir au mieux et ne le peux plus. Mais dans l’esprit général où je me trouve et avec la divine expérience que j'en ai eu avec lui, je sais comment je peux l'être à nouveau, c’est tout près : il faut juste que son gland à prépuce caresse de deux ou trois petits mouvements mon clitoris et descende tout naturellement sur le chemin glissant vers l’entrée de mon sexe. Il y a vraiment un filon à creuser qui peut rapporter de l’or. Je m'étonne ce faisant qu'il n'ait pas retenu cela de son expérience avec moi. Mais trêve de considérations, je guide délicatement la pioche. Ca va être génial.
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Il y a vraiment un filon à creuser qui peut rapporter de l’or. Je m'étonne ce faisant qu'il n'ait pas retenu cela de son expérience avec moi. Mais trêve de considérations, je guide délicatement la pioche. Ca va être génial.


De tout l’amour, c’est le moment que je préfère. Quelques secondes de suavité intense. Comme d’habitude, cela fonctionne : ça m’excite, j’en veux plus pour décoller totalement du lit et de sa réalité mais comme d’habitude, il retient ce mouvement que je lui faisais faire. Il n’en dit rien mais j’imagine qu’il a peur de partir. Pour ne pas le « désespérer » et par crainte d’une décision terrible en retour qui serait d’arrêter tout, je le laisse pénétrer l’endroit mais je sens que les parois de mon vagin ne sont pas ou plus assez en éveil pour le recevoir convenablement – à moins que ça soit son sexe ? Non, ce doit être moi à cause de lui. A part à l’entrée humide et excitée, j’ai un peu mal aux parois mais n’en dis rien. Une petite âpreté. Je trouve que c’est dommage, qu’en fait, il n’a rien compris aux quelques mots que je venais de lui chuchoter, il y a quelques secondes à peine. Comment a-t-il pu penser que cela n’avait aucune importance ? A moins que pour lui, « ouvrir » se limite à l’entrée et non pas au chemin.

Son sexe est doux et gentil comme toujours mais comme un peu « stupide ». O est concentré comme toujours donc il ne peut pas être stupide. Il y a quelque chose qui bloque dans sa caboche. Alors que j’adore la pénétration, elle m’est là un peu pénible. Pas énormément mais un peu. Malgré leur lenteur et toute l’excitation qu’elle peut susciter en moi, ses petits mouvements sont trop précoces. Cela m’irrite un peu et connaissant ma sensibilité, je crains ne pouvoir refaire l’amour avant quelques jours, après cela.

Maintenant, Loulou est enfin en moi et quasiment tout entier. Justement, ça aussi, ça fait un peu mal. Se cumulent l’âpreté à partir de mi-course et le bout de sa perche qui cogne contre un mur un peu dur qui ne l’attendait pas de si tôt. Je crains, comme il me l’avait prouvé quelques fois, qu’il ne sente ma douleur à l’intérieur et pour l’empêcher, j’encourage silencieusement mon excitation pour qu’elle couvre cette sensation désagréable. J’appelle les chevaliers du souvenir, les dames de l’émotion, les pages de la situation ! Cela semble fonctionner, je gémis timidement – bien sûr, sans chiquer d’un décibel. La situation m’excite un peu et me procure déjà quelques bonheurs : O fait enfin l’amour avec moi, cela fait des mois que j’attends cela, il est en entier dans mon corps, le bout de sa queue touche l’intérieur de mon ventre, touche un fond de moi comme si c’était normal, oui en y pensant, c’est excitant. On a si peu d’occasion ; il faut que celle-ci soit bien en exploitant tous ses meilleurs aspects. Oh, je voudrais tellement que mon bébé soit bien au fond de mon ventre !

J’aurais quand même eu besoin d’un peu plus de temps, d'une petite prise de conscience et d'un minimum de technique pour que mon sexe s’adapte un peu mieux au sien sans être heurté péniblement en son fond, que mon irritation superficielle s’estompe totalement et que mon plaisir advienne sans aucune notre pensée parasitaire. Il a manqué de ce temps, sa conscience, sa technique alors qu’une satisfaction plus complète était à portée de main, et me suis contentée de ce que j’ai eu.

Que se passe-t-il maintenant ? après quelques mouvements, à peine, il se retire à nouveau et complètement, se déporte sur le côté puis s’assoit sur ses talons et je le vois tenir et fixer son sexe bizarrement « médiocre » en cet instant, enserrant son prépuce en le pinçant, l’air gêné. Gêné, certainement pas pour moi. On dirait bien que tout cela se passe indépendamment de moi, je n'existe plus.

Je comprends qu’O veut contenir sa semence de crainte qu’elle ne parte trop vite mais apparemment, c’est déjà fait et il semble le découvrir en même temps que moi. Il s’empare alors de papier toilette sur la table de nuit, le place sous son sexe, relâche sa pression et du sperme s’écoule. J'ai l'impression d'assister à une opération chirurgicale tant il est tout à son oeuvre. Il est embêté, cela se voit sur son visage. Il maugrée de mécontentement et s’affaire encore à découper plus de papier pour s’essuyer. Mais je veux le rassurer : ce n’est pas grave. « C’est du sperme, c’est beau, Lulu. C’est du jus d’amour, ce n’est pas un truc sale… Faut que tu l’aimes, ton sperme. Moi, je l’aime.. » Mais il n’en a cure, ne me lance même pas un regard et avance presque entre ses dents que ça ne lui est « jamais arrivé comme ça, en dehors ».

Quoi ?! Je ne peux pas laisser passer cela : « Ah si, plusieurs fois, même ! » ai-je répliqué vivement. D’abord parce que c’est vrai et ensuite pour qu’il ne pense pas un instant que maintenant que nous ne sommes plus ensemble, plus rien n’est bien, même pas l’amour, enfin, je veux dire le sexe. Je sens qu’il est tout près de penser cela, s’il n’y a déjà pensé. Je crois même qu’il m’en veut de l’avoir « obligé » à coucher avec moi pour un si piètre résultat. Ce serait de ma faute ! De toute façon, je semble être totalement évacuée de ses préoccupations, si tant est que j’en faisais partie. On dirait et encore plus que d’habitude, que son sperme est de l’acide phosphorique ou une affreuse substance verte qui va détruire les draps ou le lit tout entier. Il est vrai que c’est la première fois que nous faisons l’amour dans son propre lit. Donc, encore plus de précipitation et de précaution à nettoyer ce satané sperme - mon petit sperme chéri.

Sa réaction sur son éjaculation en dehors du corps montre aussi qu’il n’a aucun souvenir de ce qu’on a fait ensemble alors que moi, je garde en tête beaucoup de ses prestations amoureuses à force de me les remémorer régulièrement. Il a déjà éjaculé en dehors, même avant toute pénétration ou au premier contact sexuel. Il n’y a pas de nouveauté, et encore je n’en suis pas si sûre, si ce n’est peut-être qu’il ne s’en est pas aperçu tout de suite. Je ne comprends que plus tard qu’il n’a pas joui. Il a éjaculé sans plaisir. C’était déjà arrivé aussi et comme à chaque fois, c’est terrible pour moi. On ne parle pas de toutes ces choses-là et pourtant, j'ai toujours envie qu'on en parle.

Il termine d’essuyer un peu mon ventre en râlant encore parce que j’en aurais moi aussi, comme si c’était une calamité alors que c’est un plaisir pour moi de voir quelques traînées du sperme de Lulu sur ma peau. Cela faisait si longtemps ! Je le regarde comme un liquide précieux. Et je reste souriante parce qu’on a quand même fait l’amour, m’a-t-il semblé, et pour compenser son mécontentement visible. S’en est-il même aperçu ? J’en doute car il ne me regarde pas.

Faire l’amour, découvrir, s’écouter, s’attendre, avoir du plaisir ensemble, apprécier ses manifestations…, apparemment, on est dans deux mondes différents qu’il ne veut voir rapprochés et je ne l’ai pas convaincu car il ne veut pas ou plus l’être par moi.

L’opération nettoyage terminée, il s’allonge de son côté et je n’ai droit à aucun baiser, aucune caresse, ni aucun mot. Il ne me prend pas dans ses bras doux et tendres, ni ses bras tout court, pour dormir. Et pourtant, qu’est-ce qu’on dormait bien ensemble, quel bonheur à chaque nuit ! Et au réveil du matin !
C’est la deuxième fois que cela arrive et la première fois après l’amour ; il ne me prend plus dans ses bras que j’aime tant, les meilleurs coussins du monde. Je mets cela sur le compte de la déception sexuelle. Pourtant, ce n’était pas si horrible. Enfin, pour moi. Je ne fais aucune réflexion pour ne pas recevoir pire que son attitude actuelle en retour. Je me fais toute petite à côté de lui. Pas terriblement frustrée au fond. Parce que j’ai déjà eu beaucoup : son contact, ses quelques échanges avec moi sont inestimables au regard de mon attente et de mon travail de Sisyphe. Le philosophe ne dit-il pas qu'est riche celui qui se contente de ce qu'il a ? Je suis donc riche.

Je reste allongée près de lui au plus près mais sans le toucher. J’effleure à peine et presque par inadvertance, enfin de façon qu’il le croie ainsi, de ma jambe sa jambe ou de mon pied son pied pour qu’il se rappelle ce que cela voulait dire, à savoir quand nos corps se séparaient la nuit, le matin ou à la sieste, toujours rester liés volontairement en permanence. Là, il ne répond pas à mes timides approches. Je sens qu’il accepterait de garder sans le refuser, sans bouger un contact avec une partie de mes membres inférieurs, un pied, un mollet, un genou, une cuisse, un bout de chair, voire que je pose mes lèvres sur le coin de son épaule, là, tout près de ma bouche, mais je veux respecter la distance initiale qu’il a désirée pour ne pas le gêner. Je veux qu’il s’endorme sans penser du mal de moi, ni même à moi. Ou au moindre. Qu’il se sente libre et en paix dans son sommeil. Même pas que ce serait à moi qu’il le devrait. J'hésite encore un peu dans ces renoncements puis je m'exécute.

Je resterai tout-tout près de lui, si près que sa chaleur physique compensera un peu le manque de sa chaleur affective. Elle devra compenser le manque de son contact et la peine que cela m’a fait qu’il ne l’ait pas voulu.
#282586
Je ne me sens absolument pas concernée par les relations gifle/caresse faisant gagner la relation en intensité, même s'il y en a de nombreux ex sur le forum. Chacun son truc.


Vraiment ? Tu décris pourtant un certain bonheur ce week-end, alors que tu as essuyé les pires humiliations, et que tu as dû renoncer à toute spontanéité en contrôlant la moindre de tes paroles, le moindre geste.

sa décision de rupture a créé chez moi un appel d'air terrible et qui m'aspire dans le tourment chaque fois depuis qu'il dit Non après des p-être, pour un rv.


C'est pas un peu dans le style gifle/caresse ça ? Son comportement devrait freiner tes ardeurs, au lieu de ça, tu en redemandes !

Ok. Tu maintiens un petit sadisme pour lui et avance du masochisme pour moi.
Si souffrir des maltraitances de l'autre pour ne pas souffrir plus de son absence totale est forme de masochisme (tiens, je comprendrais Steeve tout à coup ?), ok, je suis maso.
Non, je pense être forte en général. O est mon talon d'Achille.

Oui, c'est peut-être l'occasion de mieux comprendre Steeve, toute proportion gardée. Tu sembles considérer ma remarque comme quelque peu vexante et être sur la défensive. D'abord, le masochisme n'est pas une pathologie, ni un défaut qui s'opposerait à la force, c'est juste un certain rapport à la jouissance et au désir, tout à fait banal. Il n'y a aucun jugement ni rien de dévalorisant quand je prononce ce mot. Ensuite, je ne prétends de toute façon pas que tu sois masochiste et puis point barre, comme si ça définissait tout ton être et toutes tes réactions, comme si tu n'étais "que ça". Je parle juste d'un comportement donné, dans un contexte donné, vis à vis d'une certaine personne, à un moment bien précis de ta vie et de votre histoire.

Loin de moi l'idée de voir tout ton récit par ce seul prisme, et encore moins de te coller une étiquette réductrice et définitive. J'essaye juste de pointer du doigt le risque de rester prisonnière des saveurs particulières d'une histoire d'amour qui n'en finit pas de mourir.

Effectivement, on est plusieurs (c'est rassurant pour moi) de constater qu'il est peu sexuel bien qu'il se plaît à dire souvent qu'il aime faire l'amour (mais pas tout le temps, précise-t-il)
A 20 ans et avec un bon plan tel que moi, on devrait vouloir le faire tout le temps, non ?

Oui, à vingt ans on veut le faire tout le temps, mais le "vite fait, pas super bien fait" est monnaie courante. Et je sens chez toi des désirs un peu plus ambitieux... Un an de maturation, c'est peu pour faire un amant grand cru, es-tu vraiment prête à l'attendre ?

Il est évident que de ce point de vue, O est particulier (mais peut-être pas autant que tu le crois), et que ça n'a probablement rien à voir avec toi. J'ai bien lu ton récit, et je pense que tu as remué ciel et terre pour le rendre heureux et confiant. Je t'avais même fait remarquer combien je te trouvais généreuse avec lui, et comme j'estimais cela. Tu as fait tout ce que tu pouvais et ça n'a pas marché, c'est moche, et ça n'est pas ta faute. Je voudrais mettre en évidence comment ton désir vient butter sur ses inhibitions et son inexpérience, pas de t'en rendre responsable. C'est lui qui est marginal, pas toi.

Son bien-être dans la sexualité aurait dû faire le lit de ses sentiments mais ça a semblé exactement fonctionner à l'envers.


Je crois plutôt à un grand mal-être dans la sexualité en ce qui le concerne.

J'ai l'impression que tu aimes qu'on te confirme l'asexualité de O, car admettre qu'il puisse être sexuel mais inhibé, et donc en souffrance, te ferait te sentir coupable de ne pas avoir su l'aider à surmonter ça. Pourtant, tu n'es en rien responsable des difficultés de O.

L'avantage de ma lecture, c'est qu'elle laisse une issue, où O finirait par affronter ses difficultés, et même par les dépasser, et où votre couple repartirai sur ces nouvelles bases.

Sinon, si tu penses que O "n'a pas l'esprit érotique et c'est tout", qu'espères-tu alors ? Quel épanouissement attends-tu d'une relation où tu serais éternellement frustrée, et lui éternellement humilié par ta frustration qui se sentira malgré toi ? Et honnêtement, quelle estime aurais-tu d'un tel homme ?

Non, je ne pense pas qu'il ait été blessé dans sa virilité à cause de ça. J'ai fait hyper attention à tout dans le sexe. Pour respecter ce que je croyais être son rythme.
Une preuve s'il en est : Me suis aperçue qu'il avait un "petit" problème sexuel qu'on n'a jamais eu le temps et l'occasion d'affronter de face, bien que j'aie essayé. Ca ne semblait pas l'importuner (moi si). Un jour, à bout de patience, par provocation, je lui ai dit qu'un mec orgueilleux comme lui devrait se faire un point d'honneur de satisfaire sa nana et donc, fallait essayer de régler son souci. Il m'a répondu que ça ne le gênait pas car qu'il n'avait pas de complexe avec moi vis-à-vis de ça - preuve donc que j'avais tout fait pour qu'il ne soit pas blessé de ma frustration à chaque fois que son problème survenait. Victoire au-delà de mes espérances puisque cela n'apparaissait même pas comme un problème à ses yeux.


Ce paragraphe est éloquent. On peut y lire une grande frustration de ta part (omniprésente dans tout ton récit, encore plus dans ces derniers développements), mais étonnamment, tu cri victoire "au delà de tes espérances" parce qu'il t'affirme que ça n'est pas un problème à ses yeux. Ce faisant, tu nies la frustration que tu viens pourtant de mentionner quelques lignes avant ! Tu te joins à lui dans la dénégation ! Ce genre de non-dit ne peut qu'amener des conflits.

D'une part, je ne peux pas croire un seul instant qu'un homme puisse ne pas sentir sa virilité mise en cause lorsqu'on lui suggère de "régler son souci" sexuel. Ses paroles sonnent plutôt comme de bons prétextes pour ne pas affronter un problème délicat. D'autre part, ses propos ne résolvent pas ta frustration, et ne te laissent pas d'espoir d'oeuvrer dans cette voie. Si tu as gagné, c'est une victoire à la Pyrrhus !

Vous jouez donc un jeu de dupe, toi masquant/euphémisant ta frustration pour ne pas le blesser, lui faisant semblant de ne pas la percevoir/en être blessé. J'ai l'intuition que c'est central dans votre conflit.

La dernière partie de ton récit le confirme d'ailleurs très bien.

Que se passe-t-il maintenant ? après quelques mouvements, à peine, il se retire à nouveau et complètement, se déporte sur le côté puis s’assoit sur ses talons et je le vois tenir et fixer son sexe bizarrement « médiocre » en cet instant, enserrant son prépuce en le pinçant, l’air gêné. Gêné, certainement pas pour moi. On dirait bien que tout cela se passe indépendamment de moi, je n'existe plus.

(...)

J'ai l'impression d'assister à une opération chirurgicale tant il est tout à son oeuvre. Il est embêté, cela se voit sur son visage. Il maugrée de mécontentement et s’affaire encore à découper plus de papier pour s’essuyer. Mais je veux le rassurer : ce n’est pas grave. « C’est du sperme, c’est beau, Lulu. C’est du jus d’amour, ce n’est pas un truc sale… Faut que tu l’aimes, ton sperme. Moi, je l’aime.. » Mais il n’en a cure, ne me lance même pas un regard et avance presque entre ses dents que ça ne lui est « jamais arrivé comme ça, en dehors ».

(...)

Il a déjà éjaculé en dehors, même avant toute pénétration ou au premier contact sexuel.


Comment peux-tu le croire quand il dit que ça n'est pas un problème pour lui ?! Tu décris toi même combien il est mal à l'aise, replié sur lui-même, et dans la plus grossière dénégation. Tu dois marcher sur des oeufs pour ne pas empirer encore la situation ! Bien sur qu'il se sent blessé dans sa virilité, quel homme serait indifférent à une telle trahison de son corps ?

Il ne m'a semblé jamais être complexé par son manque d'expérience (...)


Encore un truc que j'ai vraiment du mal à croire. Non seulement ça serait vraiment un cas marginalissime, mais de plus, une telle confiance en soit serait incohérente avec le reste du personnage que tu décris. Ca m'est bien plus facile d'imaginer qu'il cache habilement son jeu, consciemment ou non.

Il n'a jamais parlé d'amour, s'en est toujours défaussé.


Il a peu joué les fleurs bleues, crois-moi.
Il a surtout joué "l'amitié ++". On est dans un autre registre.


Ok, amitié plutôt qu'amour, le style est différent, mais les avantages sont les mêmes : privilégier la relation (sérieux, respect, et humanité) au détriment de la sensualité (superficielle, sale, et humiliante) permet de mettre la performance de coté pour respirer un peu, et ne pas affronter ses inhibitions et angoisses sexuelles de front.

Non, j'ai tout fait et dit pour qu'il conçoive que le sexe, c'était beau. Et dès le début, lui dire clairement qu'il fallait accepter qu'il soit "sale" (irrespect de l'image) pour le vivre sainement. IL n'a pas semblé être choqué en théorie, ni en pratique.


Sa façon de considérer son propre sperme montre qu'il n'est pas encore tout à fait convaincu...

Ah si seulement il suffisait de quelques paroles sincères et bienveillantes pour balayer d'un coup tous les préjugés accumulés au cours d'une vie ! Accepter *pleinement* que le sexe soit sale et beau à la fois me parait déjà trop peu fréquent toute tranche d'age confondu, mais si jeune, c'est carrément rare.

Tu ne pourras pas me convaincre que son manque de sexualité est dû à un profond et sincère désintérêt pour la chose, je resterai toujours persuadé que ça n'est qu'une apparence. Ca ne vient pas spécialement de ton récit, c'est juste que de façon générale, je ne crois pas à l'asexualité (peut-être parce que je suis obsédé^^). Pour moi, c'est impossible des hommes comme ça, et encore moins des jeunes hommes. En revanche, on peut avoir de grandes inhibitions qui nous éloignent de la sexualité, ou qui l'enferment dans un tout petit espace tout étriqué.
#286867
Vraiment ? Tu décris pourtant un certain bonheur ce week-end, alors que tu as essuyé les pires humiliations, et que tu as dû renoncer à toute spontanéité en contrôlant la moindre de tes paroles, le moindre geste.

Tout ce qui a trait au bonheur ressenti ce w-end-là n'a aucun rapport avec les humiliations et mon contrôle permanent.

C'est pas un peu dans le style gifle/caresse ça ? Son comportement devrait freiner tes ardeurs, au lieu de ça, tu en redemandes !

Tu parlerais comme lui ?
Le but des gifles est de freiner mes ardeurs, oui. Mais je ne redemande pas de gifles, contrairement à ce que tu avances : je redemande des caresses en priant pour qu'il n'y ait pas de gifles. Nuance de taille.

Tu sembles considérer ma remarque comme quelque peu vexante et être sur la défensive. D'abord, le masochisme n'est pas une pathologie, ni un défaut qui s'opposerait à la force, c'est juste un certain rapport à la jouissance et au désir, tout à fait banal. Il n'y a aucun jugement ni rien de dévalorisant quand je prononce ce mot. (…)
Je parle juste d'un comportement donné, dans un contexte donné, vis à vis d'une certaine personne, à un moment bien précis de ta vie et de votre histoire.

En effet, je ne considère pas le masochisme comme une "valeur" positive, valorisante, ni banale.
Je ne suis pas masochiste avec O - même si je peux présenter des aspects masochistes par ailleurs.

J'essaye juste de pointer du doigt le risque de rester prisonnière des saveurs particulières d'une histoire d'amour qui n'en finit pas de mourir.

Ces saveurs particulières n'ont rien à voir avec le masochisme.
Plutôt (p-être) et à terme, avec l'entêtement à vouloir sortir la tête un peu plus haute de ce merdier affectif. P-être aussi, continuer à combattre pour décrocher quelque chose au moins.
Et p-être encore, ne jamais vouloir laisser mourir cette histoire ou ce sentiment.
Mais je m'avance beaucoup en te parlant ainsi sans y avoir réfléchi.

Oui, à vingt ans on veut le faire tout le temps, mais le "vite fait, pas super bien fait" est monnaie courante. Et je sens chez toi des désirs un peu plus ambitieux... Un an de maturation, c'est peu pour faire un amant grand cru, es-tu vraiment prête à l'attendre ?

Je ne comprends pas.
"Prête à l'attendre" ? Mais c'est fini, c'est mort maintenant. Sinon, en situation, oui, je l'attendais et entre nous, avais déjà connu des satisfactions avec lui, donc toute à l’attente qu’elles se multiplient en nombre et en intensité encore.

Oui, à 20 ans, on veut le faire tout le temps et me suis toujours étonnée que ça n'ait jamais été son cas. Pour moi, interprété au bout d'un certain temps comme une marginalité élégante présentant un intérêt certain, une maîtrise de ses pulsions & de ses énergies primaires au profit de quelque chose de plus cérébral (sans rapport avec le sexe). Donc, quelque chose d'intéressant, de spécial voire d'unique.
Oui, je voulais en faire un grand amant car son corps et la curiosité pudique qu'il montrait devant les découvertes sexuelles m'y avaient encouragée.

Il est évident que de ce point de vue, O est particulier (mais peut-être pas autant que tu le crois), et que ça n'a probablement rien à voir avec toi. J'ai bien lu ton récit, et je pense que tu as remué ciel et terre pour le rendre heureux et confiant. Je t'avais même fait remarquer combien je te trouvais généreuse avec lui, et comme j'estimais cela. Tu as fait tout ce que tu pouvais et ça n'a pas marché, c'est moche, et ça n'est pas ta faute. Je voudrais mettre en évidence comment ton désir vient butter sur ses inhibitions et son inexpérience, pas de t'en rendre responsable. C'est lui qui est marginal, pas toi. .

Pas de souci : je ne pense pas être responsable de son « originalité sexuelle » qui peut être problème.
En revanche, ne pas avoir réussi à lever tous les lièvres me gêne. Il m’a manqué du temps et de la liberté d’expression (pour ne pas le choquer).
Et il m'a manqué au moins de comprendre, tout. (oxymoron)

Son bien-être dans la sexualité aurait dû faire le lit de ses sentiments mais ça a semblé exactement fonctionner à l'envers.

Je crois plutôt à un grand mal-être dans la sexualité en ce qui le concerne. .

Franchement, à l’œil, aucun mal être. Et il se sentait libre avec moi pour les laisser paraître. J’ai été bien attentive. Mais il doit certainement y avoir quelque chose qu’il ne voit pas et que je ne vois pas. Je compte sur vous pour m'aider !

J'ai l'impression que tu aimes qu'on te confirme l'asexualité de O.

Très intéressant car j’ai pensé, y’a quelque 3 mois qu’il se positionnait dans une certaine asexualité pour éviter de voir son homosexualité (tendances seulement). En lui en faisant vaguement part, il a bien ri (évidemment !) mais pas d’un rire fâché et il n’a pas évité le sujet, ce qui m'a laissé penser que j'avais dû me tromper. Je l'écrirai.

L'avantage de ma lecture, c'est qu'elle laisse une issue, où O finirait par affronter ses difficultés, et même par les dépasser, et où votre couple repartirai sur ces nouvelles bases.

Où vois-tu qu’il y aurait issue ?? affrontement & dépassement de ses difficultés ? Ca m’intéresse.

Pour le reste, si ça se fait, ce ne sera pas avec moi mais avec quelqu’un d’autre : il m’a rayée de la surface du globe. bombe nucléaire sur ma tête, parapluie anti-nucléaire sur la sienne.

Sinon, si tu penses que O "n'a pas l'esprit érotique et c'est tout", qu'espères-tu alors ? Quel épanouissement attends-tu d'une relation où tu serais éternellement frustrée, et lui éternellement humilié par ta frustration qui se sentira malgré toi ? Et honnêtement, quelle estime aurais-tu d'un tel homme ?

Bon, ça me parle. Plusieurs choses :
- Il n’a pas l’esprit érotique mais l’esprit sexuel est là (la table a été secouée) que mon action a pu mettre un peu en valeur. Suffisait de poursuivre. Mais sa réserve permanente inhibait un discours trop rapide de ma part pour une action pour discrète et étalée dans le temps (qui a manqué dans ces circonstances).
- Pas d’éternelle frustration, non, pas du tout. Y’a eu occurrences de satisfactions sexuelles et plaisir au constat des progrès. Je l’écrirai.
- Estime voire admiration reposant sur son genre de personnalité : froidure, réserve, flegme, précaution, lenteur, délicatesse, parole rare, sérieux, adulte, haute culture & savoir-faire dans ses domaines, etc. + prouesses sexuelles (oui !). Mais estime très altérée - jamais pas par son problème d'éjac préc mais - par sa face Mr. Hyde : grossier, insultant, méprisant, goujat, metteur en danger d'une femme, etc. Enfin, je dis cela aujourd'hui mais y'a quelques jours, mon mépris pour lui côtoyait sans l'altérer d'une once mon estime pour lui.

Non, je ne pense pas qu'il ait été blessé dans sa virilité à cause de ça. J'ai fait hyper attention à tout dans le sexe. Pour respecter ce que je croyais être son rythme.
Une preuve s'il en est : Me suis aperçue qu'il avait un "petit" problème sexuel qu'on n'a jamais eu le temps et l'occasion d'affronter de face, bien que j'aie essayé. Ca ne semblait pas l'importuner (moi si). Un jour, à bout de patience, par provocation, je lui ai dit qu'un mec orgueilleux comme lui devrait se faire un point d'honneur de satisfaire sa nana et donc, fallait essayer de régler son souci. Il m'a répondu que ça ne le gênait pas car qu'il n'avait pas de complexe avec moi vis-à-vis de ça - preuve donc que j'avais tout fait pour qu'il ne soit pas blessé de ma frustration à chaque fois que son problème survenait. Victoire au-delà de mes espérances puisque cela n'apparaissait même pas comme un problème à ses yeux.

Ce paragraphe est éloquent. On peut y lire une grande frustration de ta part (omniprésente dans tout ton récit, encore plus dans ces derniers développements), mais étonnamment, tu cri victoire "au delà de tes espérances" parce qu'il t'affirme que ça n'est pas un problème à ses yeux. Ce faisant, tu nies la frustration que tu viens pourtant de mentionner quelques lignes avant ! Tu te joins à lui dans la dénégation ! Ce genre de non-dit ne peut qu'amener des conflits.

Non, tu confonds. Je n’ai pas dit qu’il avait dit que son problème n’en était pas un à ses yeux mais qu’il ne se sentait pas complexer à avoir ce problème face à/avec moi. C’est cela que j’applaudissais : ma victoire à ne pas l’avoir complexé, donc qu’il ne se soit pas aperçu que je « bossais » pour améliorer sa sexualité (pas pour résoudre son problème d’éjac préc)

Non, je ne nie pas ma frustration sexuelle mais je répète encore qu’elle était compensée par 100 autres choses quand nos relations étaient assez régulières. Puis frustration quasi-totale quand elles ne l’ont plus été car pas d’occasions de compenser, déjà car pas de sexualité compensatrice !

D'une part, je ne peux pas croire un seul instant qu'un homme puisse ne pas sentir sa virilité mise en cause lorsqu'on lui suggère de "régler son souci" sexuel. Ses paroles sonnent plutôt comme de bons prétextes pour ne pas affronter un problème délicat. D'autre part, ses propos ne résolvent pas ta frustration, et ne te laissent pas d'espoir d'oeuvrer dans cette voie. Si tu as gagné, c'est une victoire à la Pyrrhus !
Vous jouez donc un jeu de dupe, toi masquant/euphémisant ta frustration pour ne pas le blesser, lui faisant semblant de ne pas la percevoir/en être blessé. J'ai l'intuition que c'est central dans votre conflit. .

Intéressant mais « je ne le sens pas vraiment ».
Il est possible que cela ne l’ait pas blessé dans sa virilité car il placerait sa virilité ailleurs : grand sexe, bandaison sans souci, baisers excitant sa partenaire (moi), partenaire pas malheureuse après acte sexuel pseudo-frustrant, satisfaction de sa partenaire repoussée dans le temps ou n’ayant pas à se renouveler maintenant ou systématiquement puisqu’il y avait déjà eu satisfactions auparavant, donc preuves qu'il était compétent, etc. Que sais-je encore.

Si, ma frustration s’est « résolue » ( ?!) car s’est surtout déplacée dans celle de ne pouvoir le voir et de ne pas avoir l’occasion de la compenser (la frustration sexuelle) en le voyant et en pratiquant.

Comment peux-tu le croire quand il dit que ça n'est pas un problème pour lui ?! Tu décris toi même combien il est mal à l'aise, replié sur lui-même, et dans la plus grossière dénégation. Tu dois marcher sur des oeufs pour ne pas empirer encore la situation ! Bien sur qu'il se sent blessé dans sa virilité, quel homme serait indifférent à une telle trahison de son corps ? .

La scène du sexe pincé, de l’éjac à l’extérieur et de son mécontentement doivent beaucoup à sa crainte de salir ses draps ! Je l’avais déjà constaté dans mon lit. Donc lui répéter que ce n’est pas sale.
En t’écrivant, là, je me rends compte que ce doit être plus complexe que ça. Il est arrivé chez moi qu’il soit gêné d’éjaculer à l’extérieur même sur moi (donc évitant le « salissement » des draps), alors que perso, je le préfère sur moi que sur les draps. Me demande si ce n’est pas son sperme qu’il « mépriserait » comme substance (… ?) CQFD. (et donc que je serais devenue méprisable pour lui dès lors qu'il m'a vu l'avaler ??! et avec plaisir ?!)

En effet, dans ce domaine, ai toujours marché sur des œufs.
Justement, c’était dans mon « projet » aussi qu’il soit maître de son corps et de son plaisir pour en faire ce qu’il voulait (avec moi puis avec les autres filles et sa femme). Je n’ai pu qu’à peine l’évoquer avec lui et les quelques conseils que je lui avais donnés une fois pour tenter de dominer l’éjac préc, il ne les a même pas suivis ! Même pas essayé de les suivre.. Ca n'a pas semblé l'intéresser. Tu parles d’un complexe !

( Qu’Il ne m'a semblé jamais être complexé par son manque d'expérience)
Encore un truc que j'ai vraiment du mal à croire. Non seulement ça serait vraiment un cas marginalissime, mais de plus, une telle confiance en soit serait incohérente avec le reste du personnage que tu décris. Ca m'est bien plus facile d'imaginer qu'il cache habilement son jeu, consciemment ou non.

Et pourtant, c’est bien le cas ! Donc le cas est effectivement "marginalissime" ! (intéressant, hein ? et c’est pour cela que j’ai besoin de votre aide)
Un type qui n’a quasiment aucune expérience est capable de me dire avant notre 1ère nuit qu’il saura me donner envie et qu’il ne désire que mon plaisir (alors qu'il en a été plutôt incapable classiquement parlant dans les faits).
N’ai-je pas déjà écrit que c’était un orgueilleux (alors qu’il se définit comme « fier », bien tiens). Et une autre fois, avant même tout flirt sérieux entre nous, quand je m’intéressais à son personnage et l’interrogeais, il m’avait dit « je sais ce que je vaux » = beaucoup.

En quoi « une telle confiance en soit serait incohérente avec le reste du personnage que (je) décris » ?? Ai-je montré vraiment qu’il doutait de lui-même ? Certainement un peu au fond mais il a pu constater à travers les mois qu’en agissant peu, il me faisait beaucoup d’effet. Pourquoi se casserait-il la tête plus avant ?

Ok, amitié plutôt qu'amour, le style est différent, mais les avantages sont les mêmes : privilégier la relation (sérieux, respect, et humanité) au détriment de la sensualité (superficielle, sale, et humiliante) permet de mettre la performance de coté pour respirer un peu, et ne pas affronter ses inhibitions et angoisses sexuelles de front.

Je continue à penser qu’il n’avait plus à faire preuve de performances puisqu’il m’avait vue avoir du plaisir en d’autres occasions avec lui. Donc potentiellement, il pouvait m’en donner et si ça ne fonctionnait pas terriblement en cas d’éjac préc, il devait zapper. Ou sinon, a-t-il confondu excitation de la nana (moi) avec satisfaction de la nana ? qui en plus, en redemandait ! Sais pas.

Je ne vois pas d’angoisse sexuelle dans son attitude.
En revanche, des inhibitions sur telle pratique anodine par ex., que souvent un mot déliait. (Ce mot : « Mais loulou, ON FAIT CE QU’ON VEUT », en majuscules, oui) Et il semblait piger que son blocage ou refus avait été infondé.
Ou alors p-être avait-il des inhibitions qui ne me sont pas apparues ou qu’il n’a pas signifiées.

Ah si seulement il suffisait de quelques paroles sincères et bienveillantes pour balayer d'un coup tous les préjugés accumulés au cours d'une vie !

Je l’ai cru ou plutôt pensé avec certitude. Tant ma sincérité et ma conviction étaient grandes, n’ai pas même imaginé que mes mots n’avaient pas reçu audience systématiquement. D’où choc a posteriori et impression de régression (du temps d'avant les mots).

Tu ne pourras pas me convaincre que son manque de sexualité est dû à un profond et sincère désintérêt pour la chose, je resterai toujours persuadé que ça n'est qu'une apparence. (…) c'est juste que de façon générale, je ne crois pas à l'asexualité (…). Pour moi, c'est impossible des hommes comme ça, et encore moins des jeunes hommes. En revanche, on peut avoir de grandes inhibitions qui nous éloignent de la sexualité, ou qui l'enferment dans un tout petit espace tout étriqué.

Je ne veux pas te convaincre car c’est ce que j’ai toujours cru 90 % du temps : désintérêt pour la chose malgré ses dénégations. D’où mes interrogations à cet âge ! Originalité ?
Inhibitions, je ne sais pas. Espace étriqué, fort possible. Mais j’ai longtemps cru que son monde caché était très vaste, d’où le petit espace réservé au sexe à l’occase.

Merci pour ton effort et ton aide.
#286888
Tiens, pour confirmation, voilà ce que j'écrivais en janvier ici sur un autre post :

de mylu » 14 Jan 2011, 02:23

sonny691 a écrit:Mylou tres belle histoire tu peux continuer stp ??? ou me contacter en MP


Continuer quoi ? L'histoire est finie. Juste des souvenirs, je fantasme à mort sur ces souvenirs.
Malgré mes relances, il me parle pu, il a la tête ailleurs, n'a jamais été sentimental et jamais obsédé du cul, c'et rare pour un jeunot, sinon il ne m'aurait pas lachée.
#289140
Pour éclairer un peu le personnage, voici un exemple de fin d’échanges, à une époque où l’on était ensemble et où l’on venait de passer quelques jours excellents au bord de la mer. Bonne entente et bonnes relations sexuelles, par ex.
Où l’on peut voir ce qu’il fait de mes sollicitations sans fin et ce qu’il peut m’envoyer (mutisme, désintérêt, propos infantiles, maxi amicaux et rien de sentimental ou sexuel…). Ca a été tout à fait lui dès les 1ers temps de l’engouement passés :

(…)
22/06/201023:55:47Moi : eh !
22/06/201023:55:57Lui : .
22/06/201023:56:06Moi : kess ke t'as,
22/06/201023:56 Lui : ?
22/06/201023:56:09Moi : tu ne m'aimes plus ?
22/06/201023:56:21Lui : ??
22/06/201023:56:46Lui : c'est quoi la question ?
22/06/201023:57:06Moi : y'en a 4 en attente..
22/06/201023:57:15Moi : ci-dessus
22/06/201023:57:31Moi : ( c'est bien k'il y ait un point à chak retour ligne)
22/06/201023:57:47Moi : t'es pas avec moi, toi. Jte sens pas.
22/06/201023:57:59Lui : ton pb de (xxxx), j'en sais rien.
22/06/201023:58:48Moi : va yavoir Columbo. Ca va me détendre.
22/06/201023:59:34Moi : Je DETESTE être SEULE quand je suis AVEC TOI !!!
22/06/201023:59:41Lui : ooh non ! ça va me tenter
22/06/201023:59:46Moi : va te faire voir
23/06/201000:01:22Moi : tu me fais trop de peine, là..
23/06/201000:02:03Lui : y'a pas de raison
23/06/201000:02:08Lui : tu te fais de la peine toute seule
23/06/201000:02:20Lui : bon j'hésite à aller regarder columbo
23/06/201000:02:22Lui : c'est commencé ?
23/06/201000:02:52Moi : je connais la différence entre un Lou : présent ou prévenant ou tendre, et un Lou : distant, indifférent, étranger..
23/06/201000:03:25Lui : c'est fini ces jérémiades, oui
23/06/201000:03:40Moi : jn'aurais pas à me plaindre si..
23/06/201000:05:41Moi : (right now)
23/06/201000:06:37Lui : oui je regarde
23/06/201000:07:19Moi: t'as qqchose pour moi, ce soir ?
23/06/201000:07:37Lui : ?
23/06/201000:08:14Lui : jte fais un gros bisou, voilà)
23/06/201000:08:32Moi: jn'ai pas 12 ans
23/06/201000:10:10Lui : moi non plus
23/06/201000:10:48Moi : qqfois, on ne le dirait pas
23/06/201000:11:13Moi : garde ton gros bisou le tps ke j'aille m'acheter une corde à sauter
23/06/201000:11:35Lui : ok
23/06/201000:11:45Lui : bon maman je regarde la télé
23/06/201000:11:53Moi : horreur
23/06/201000:12:13Lui : etmince j'ai pas vu
23/06/201000:12:19Lui : qu'est-ce qu'il a mis dans la thermos ?
23/06/201000:12:27Moi : pas vu moi non plus
23/06/201000:12:50Moi : et chui pas là ke pour te servir de bouche-trou
23/06/201000:13:01Lui : ???
23/06/201000:13:30Moi : allez, dis-moi la vérité : t'as pas de sentiment pour moi ce soir ?
23/06/201000:13:45Moi : pas envie de partager avec moi
23/06/201000:13:49Moi : pas envie quoi
23/06/201000:14:07Lui : un fond
23/06/201000:14:17Lui : mais là non, pas envie de partager
23/06/201000:14:23Lui : pas envie de ne pas partager nn plus
23/06/201000:14:30Lui : sauf que là je regarde columbo
23/06/201000:14:34Lui : et tu devrais faire pareil
23/06/201002:39:17MoiLui : Tu me feras signe qd tu te souviendras de moi. Tchao.


Et puis ,une semaine plus tard où je commence à beaucoup m’inquiéter et souffrir qu’il donne peu de signes de vie et d’intérêt, où il commence à me dire doucement ce qui l’éloigne de moi, où je commence à être si malheureuse que je pense à le quitter, voilà comment il parle de quelqu’un qui serait goujat :

(…)
29/06/201000:54:40Lui : quelle est la fin ? (d'un mail que je lui ai envoyé)
29/06/201000:55:54Moi : la fin, c'etait de te montrer comment moi, je perçois nos mondes différents et en quoi c'est riche ou amusant. Et te dire que dans les conditions actuelles, comme je ne peux pas supporter ton attitude ces moments-là, ben te dire que j'envisageais de te quitter.
29/06/201000:56:32Moi : ou même, te demander si toi, tu voudrais me quitter - car c'est ce que ton attitude semble dire..
29/06/201000:56:46Lui : non
29/06/201000:57:13Lui :: j'y pense, de temps en temps, en voyant la différence entre nos ressentis
29/06/201000:57:21Lui : mais te quitter = te perdre, donc non
29/06/201000:57:24Moi : Et crois bien que je ne veux pas te quitter. On n'a pas fini. Je le vois ainsi.
29/06/201000:57:38Moi : Mais je ne suis pas maso. Pas envie d'e^tre un jouet qu'on délaisse.
29/06/201000:57:45Moi :: Ca me fait trop mal.
29/06/201000:58:02Moi : Alors peser. Ainsi avec lui et différemment sans lui ?
29/06/201000:58:11Moi : Pour l'instant, impossible de décider.
29/06/201000:58:58Moi : Parce que lorsque tu te "réveilles", il semble que les nuages s'estompent rapidement. Le soleil pointe son nez et je me sens de mieux en mieux, heureuse d'être avec toi.K
29/06/201000:59:16Moi : Donc, pas sortie de l'auberge car je pense à ces moments-là que j'ai connus assez souvent avec toi.
29/06/201000:59:35Lui : moi aussi
29/06/201000:59:58Moi : toi aussi ? elle est bonne celle là
29/06/201001:01:12Moi : (il doit faire 36 degrés..)
29/06/201001:02:55Lui : d'un côté il y a les moments où tes sentiments me font peur, où la différence entre mon attitude et ce dont tu as besoin me gêne, où je me dis que ce serait mieux d'arrêter, où tu m'énerves/m'étouffes/me gonfles - De l'autre côté les moments où tu m'émerveilles, où je me noie dans ce que tu dis, où je souris ou ris avec toi, où je reconnais tes mimiques ou tes façons de parler, de chantonner en
29/06/201001:04:00Lui :: (me) faisant autre chose, tes yeux, ton sourire, ton corps, etc
29/06/201001:05:33Lui : Tu vois, si y'avait pas ça... La bonté voudrait que j'arrête de te faire souffrir
29/06/201001:05:46Lui : mais tu me manquerais
29/06/201001:06:41Moi : La bonté ?
29/06/201001:06:51Moi : Oui Lou, sois bon.
29/06/201001:06:57Lui : ou la correction, ou la pitié, appelle ça comme tu veux
29/06/201001:07:03Moi : de mieux en mieux
29/06/201001:07:09Lui : zut
29/06/201001:07:25Moi : sois correct, sois appitoyé
29/06/201001:07:49Lui :: ah, c'est facile ça
29/06/201001:07:52Moi : oui
29/06/201001:08:00Lui : jouer sur les ots comme ça, pour m'accuser encore de qqch
29/06/201001:08:04Moi : oui
29/06/201001:08:09Lui : te montre pas + stupide que t'es
29/06/201001:08:31Moi : je ne suis pas stupide ainsi. En d'autres occasions, si.
29/06/201001:09:12Moi : Tu as reçu ma chanson/photo ? (http://www.youtube.com/watch?v=j2JXy1Z9 ... re=related )
29/06/201001:09:33Lui : un mec qui se fiche de sa nana amoureuse de lui, mais la garde pour tirer un coup de temps en temps, la faisant souffrir le reste du temps : c'est dégueulasse
29/06/201001:09:43Moi : certes
29/06/201001:09:49Moi : et si c'est ainsi, faut que je le sache
29/06/201001:09:50Lui : si c'était ça toi et moi, j'y mettrais un terme
29/06/201001:09:53Lui : mais c'est pas ça
29/06/201001:10:04Moi : pourtant, j'y ai pensé
29/06/201001:10:21Lui : normal
29/06/201001:10:58Moi : qqfois, ça y ressemble. Ca dépend de ta présence/absence
29/06/201001:11:04Lui : Oui, j'ai reçu la photo et la chanson
29/06/201001:11:09Moi : et ?
29/06/201001:11:16Lui :.......
29/06/201001:11:35Lui : ça me touche pas
29/06/201001:11:40Moi : oh
29/06/201001:11:41Lui : ça me ferait plutôt peur
29/06/201001:11:47Moi : ah ? pourkoi ?
29/06/201001:11:56Lui : déferlante
29/06/201001:11:57Moi : c'est ça l'étouffade ?
29/06/201001:12:06Moi : mais c'est tout doux !
29/06/201001:12:19Lui : oui mais doux-fort
29/06/201001:12:25Moi : doux-profond
29/06/201001:12:25Lui : doux-beaucoup
29/06/201001:12:32Lui : voilà
29/06/201001:12:32Moi : donc, c ça ?
29/06/201001:12:37Moi : ça ressemble à ça ?
29/06/201001:12:43Lui : profond, romantique à gogo...trop
29/06/201001:12:50Moi : faut que je circonscrive ce truc
29/06/201001:12:50Lui : jsuis pas du tout dans le romantisme là
29/06/201001:13:00Lui : surtout que, je t'ai déjà dit
29/06/201001:13:04Moi : à la base, c une chanson sur la drogue dure
(…)


On notera au passage sa douceur tendre qui flirte avec l’amour (qu’il a toujours niée farouchement), son rejet du romantisme (donc mon romantisme aurait étouffé son intérêt pour moi ?), son respect pour moi (à l’opposé de ce que vous avez lu précédemment), ses allusions au corps qui l’inspire (donc sexualité désirée), etc. Enfin, tout un passage qui pourrait laisser penser que ce type possède tout pour m’aimer physiquement et sentimentalement et vouloir que cela dure…
Une autre que moi s’y serait laissée prendre...

Mais ne serait-ce qu’en disant "un mec qui se fiche de sa nana amoureuse de lui, mais la garde pour tirer un coup de temps en temps, la faisant souffrir le reste du temps : c'est dégueulasse" , il prouverait que c’est un sentiment qui l’habite (même s’il le rejette violemment) déjà à l’époque et on remarquera surtout que quelques mois plus tard, il sera ce mec-là qu’il trouve dégueulasse.
Ainsi, on pourrait comprendre qu’en agissant "actuellement" d’une façon qui le dégoûte, il se dégoûte, m’en veut terriblement et se venge sur moi de l’obliger à se dégoûter lui-même. Donc, me maltraite.
Et il se doit de tenir à distance cette nana qui lui impose une image de lui si dégueulasse.

Mais je m’éloigne du sujet.

Avec l’écriture de ce récit, des souvenirs qui reviennent et surtout vos commentaires appelant d’autres associations, je pourrais penser qu’O aime la sexualité (hétéro) mais dans une certaine limite (et avec quelques tabous). Pour lui, c’est une sorte de monde intime & clos auquel il ne voue pas un intérêt obsessionnel (c’est le moins que tout le monde puisse dire) mais ponctuel, et avec peu d’imagination mais toujours de l’intérêt quand la chose se passe. En dehors, quasiment rien car il a d’autres centres d’intérêt qui le passionnent bien autrement.

Un parallèle : O est un petit mangeur qui aime bien manger. Un repas tous les 36 du mois lui suffit. S'il y a plus tant mieux, sinon tant pis. Comme il a autre chose à faire, il ne prépare pas ses repas, attend qu'on les lui serve et n'y ajoute quasiment aucun ingrédient venant de son placard (et surtout pas de sel) et les consomme avec appétit. Moi, j'aurais tendance à le bourrer alors que je ne propose que 2 repas par jour mais tous les jours. Préparés par moi, il apprécie les condiments dans les plats mais faut y aller doucement avec le piment.
Un cas d’école, hein ?

Qu’il nie ma frustration peut s’expliquer (si je ne l’ai déjà dit autrement) par le fait qu’il a eu la preuve auparavant qu’il assurait (il sait cuisiner) et aussi, parce qu’il ne considère pas une éjac préc comme un acte sexuel à 2, si je puis dire. (c'est un plat raté qu'on ne consomme pas)
Il y a quelques mois où je lui disais qu’un orgueilleux tel que lui devrait se faire un point d’honneur à me satisfaire, il a été très interpelé, attentif et sérieux en m’interrogeant. Quand ai-je été frustrée et quand avions-nous fait l’amour auparavant ? Ma réponse : telles et telles fois.
Sa réponse a été de considérer que les fois où on n’avait pas fait l’amour ensemble (car il ne venait pas me le faire !) ne pouvait pas relever de sa responsabilité (donc ma frustration niée - et pourtant !), que les fois où il y avait eu éjac préc ne pouvaient pas être considérées comme des actes sexuels à part entière et que toutes les autres fois où la relation sexuelle avait été complète, elle avait été satisfaisante, donc il ne me frustrait pas.
Logique imparable.

Les occurrences sexuelles après la rupture se sont toujours déroulées ainsi : 1er coup hyper chaud (sauf y’a 10 jours : juste chaud) puis éjac préc suivie de rien de compensatoire sexuellement + 2ème coup chaud allant jusqu’au bout et satisfaisant ponctuellement = pour lui, on n’a fait l’amour qu’une seule fois et c’était bien pour moi = il a été performant. Aucun complexe.

Ca aussi faisait partie de ce que je voulais lui montrer/expliquer en ayant le temps afin qu’il ne tombe pas des nues et sur le cul en le comprenant.
#289143
MonsieurP a écrit :
la dite femme, qui au moins de par ce que j'ai lu ici a clairement suffisamment d'expérience pour battre toutes les filles de son age, donne tous les signes de vouloir coucher avec lui, au point que personnellement ça me ferait rougir (et je ne suis pas prude).

What ?!

Tu as 2 explications à donner.
J'attends.
#289151
Autre exemple et après je pars..

Extrait d'échange où l'on préparait un petit w-end ensemble. J'étais contente comme tout et voici la scène où j'en prends pour mon grade amer mais où il faut surtout retenir que c'était un w-end retrouvailles-sexe après un mois sans. Cela aurait dû l'inspirer autrement qu'en me balançant son mot de 4 lettres :

(...)
21/10/2010 21:22:04 Lui : il parait que C joli, y'a un grand chateau énorme
21/10/2010 21:22:10 Moi : ok, on y va
21/10/2010 21:22:16 Moi : je m'en occupe
21/10/2010 21:22:29 Lui : combien de tps ?
21/10/2010 21:22:33 Moi : enfin, si tu veux ; je ne voudrais pas te castrer si t'as envie de prendre en mains les choz
21/10/2010 21:22:43 Lui : bof, propose, je verrai
21/10/2010 21:22:54 Lui : moi ça ne m'émoustille pas plus que ça donc...
21/10/2010 21:23:03 Moi : si tu m'avais donné ta réponse par mail juste 24h avant, j'aurais pu plus mais là, jsuis coincée : jpourrais du 1er au soir au 3 aprème
21/10/2010 21:23:16 Moi : kess ki t'émoustillerait plus .
21/10/2010 21:23:18 Moi : ?
21/10/2010 21:23:27 Lui : rien
21/10/2010 21:23:32 Moi : rien ?
21/10/2010 21:23:35 Moi : rien avec moi ?
21/10/2010 21:23:40 Lui : .
21/10/2010 21:24:33 Lui : 1er au soir au 3 aprèm ça devrait le faire
21/10/2010 21:57:29 Moi : (ouh.. c dur mais c'est le tribut des quittées : un genre de cadeau de rupture, des pains dans la tronche. Je l'ai bien cherché hein. Je suis odieuse comme nana; c'est bien connu. Je n'avais qu'à être plus jeune ! et c'est tout. Bien fait pour moi !)
(...)
#291133
Je resterai tout-tout près de lui, si près que sa chaleur physique compensera un peu le manque de sa chaleur affective. Elle devra compenser le manque de son contact et la peine que cela m’a fait qu’il ne l’ait pas voulu.


A partir du petit matin, je me suis réveillée plusieurs fois, quelques instants à peine, toujours dans la même position ou presque. A chaque fois, j’avais le sentiment un peu désagréable d’avoir fait un rêve dérangeant (sans être cauchemardesque pour autant). La lumière bien trop vive du jour qui tombait d’une haute fenêtre frontale, que ne pouvaient amoindrir les volets laissé ouverts, me brûlait quelques secondes cruellement les yeux et j’avais à peine le temps de constater qu’O était toujours près de moi, dormant dans une douce tiédeur et d’effleurer son épaule de mes cheveux, que mes paupières s’abaissaient irrésistiblement pour les protéger.

A chaque fois, je me demandais l’heure qu'il était mais l’immobilité d’O m’indiquait que ce n’était pas encore l’heure de nous lever. J’avais juste le temps de penser que c’était toujours ça que les Boches n’auraient pas et que j’allais profiter de ces instants pour respirer son corps ou le regarder dormir dans sa blondeur innocente et sereine si éloignée de ses noirceurs de la veille et des derniers mois mais je me rendormais sans m’en rendre compte.

C’est lors de l’un de ces petits réveils que je me suis aperçue qu’O se mouvait lentement – à moins que ce soit ses petits mouvements qui m’avaient réveillée. Peut-être se réveillait-il à moitié comme moi auparavant pour mieux se rendormir ? Je bouge alors à mon tour à peine, pas du tout pour me faire remarquer mais pour me repositionner de façon plus confortable.

Je sens alors sa main lente et à peine s’approcher de moi que je ne me fais pas prier pour la suivre et me rapproche de lui de quelques millimètres par reptation. Il m’attire encore un peu plus à lui et je comprends qu’il veut enfin m’offrir ses bras pour protéger mon sommeil. Enfin ! Enfin car il m’aime quand même un peu, je le sais, il veut me consoler de ses misères en me tenant dans le berceau de ses bras et son corps tendre chantera une chanson douce qui me rendormira en souriant. Un geste qui rattraperait toute son attitude et dirait, prouverait qu’il n’est pas cet ignoble personnage, ce mufle-là qu’il m’avait montré la veille plus que jamais auparavant.

Je me dis qu'il peut faire ça, oui, qu'il est entrain de le faire, que c'est Loulou et non pas O qui agit. Puis j'hésite. C'est peut-être encore mieux que cela : c'est peut-être O qui agit comme Loulou et ce serait énorme ! Oui, il peut agir de la sorte car on est au lit après la nuit, dans un état de vulnérabilité de la conscience qui peut permettre de se laisser gagner par les évidences de l'inconscient qui s'exprime. Là, tout nu, pas habillé, sans avoir encore dit un seul mot comme si l'on n'avait jamais parlé encore de notre vie entière, on vient de naître au jour et encore dans les limbes, on ne se sent peut-être pas encore de besoin de revêtir de costume de ville, lui celui du méchant et du grossier, moi celui de l'encaisseuse ou de la suppliante. On est nous en nous-mêmes, on est terriblement nous, on est l'essence de nous. Mon coeur est redevenu mon coeur, c'est mon bébé, je suis sa petite fille. Dans un demi-sommeil encore, je suis heureuse de retourner à l'évidence de par son fait à lui, tout ce qui n'aurait jamais dû, ne devrait jamais nous quitter et me dis que je vais faire de beaux rêves à présent, rose layette.

Dans un effort pour répondre à son appel, je me pose comme un baleineau s’échouant entre ses bras et contre son épaule mais dans la suite de son précédent mouvement, il continue de m’attirer à lui. Veut-il que je sois encore plus près de son cœur ? que je goûte pour me réalimenter au biberon de son aorte ?
Il agit et m'aide à peine. Il me guide vers lui et j’essaie de l’aider à me porter encore plus vers lui malgré mon peu de force. Je pense alors qu'il ne veut pas totalement me réveiller, ni se réveiller totalement et c'est pour cela qu'il ne me soulève pas pour me positionner exactement où il voudrait, pour ne pas me détacher du contact des draps chauds ou de sa peau molle. Cela me coûte des efforts de l'aider car à chaque mouvement, je crois que c’est le dernier et je me repose ensuite sur lui de tout mon poids en replongeant la seconde suivante dans mon sommeil qu’il a interrompu si tendrement. Mais je dois à nouveau me réveiller à demi pour être encore plus à lui puisqu'il m'attire encore plus près. Oh, comme je ne lui en veux pas ! Il a interrompu plusieurs fois mon sommeil de quelques secondes, au mieux vide, pour combler les espaces ainsi créés de son intérêt pour moi et de son contact salvateurs.

Ce n’est qu’au bout d’un certain nombre de ces mouvements un peu pénibles que je me retrouve et comprends qu’il veut que je sois sur lui. Traduction : il veut faire l’amour. Franchement, encore toute ensommeillée, je n’y avais même pas pensé et n’en avais aucune envie précise, à ce moment-là. Je me rendais surtout compte que je m'étais trompée : il ne voulait pas me consoler avec bienveillance au creux de sa tiédeur pour que je revienne aux premiers jours - mais mon corps. Comment ai-je pu imaginer autre chose ? Pourtant, je serais bien juste restée simplement dans ses bras tendres et chauds, alors que plus fins que jamais, pour terminer ma nuit. Mais monsieur O semble l’entendre autrement.

La difficulté que j’ai eue à me mouvoir, la lourdeur typique de mon corps et la peine que j’ai à entrouvrir les yeux que la lumière du jour brûle ont dû lui donner quelques indications sur mon état au bois dormant mais il n’en a cure. Je peste intérieurement contre ses persiennes ouvertes qui m’empêchent de voir son visage et y lire ce que j’attends qui pourraient me réveiller presque complètement. Quelle gêne !

Comme je lui avais déjà suggéré dans le passé de ne jamais hésiter à me toucher, à mettre ses mains ou sa langue où il le désirait, à me faire ce qu'il voulait quand je dormais, mais qu'il ne l'avait jamais fait, je ne suis pas mécontente qu'il agisse enfin de la sorte. Bien sûr, dans mon fantasme, j'aurais voulu qu'il vienne à moi et être réveillée par ses caresses et non pas en étant attirée à lui. Qu'importe.

Pas encore tout-à-fait revenue du pays des miroirs, je me dis que je ne vais pas pouvoir être très opérationnelle physiquement mais mon inquiétude s’estompe rapidement au contact assez précis de ses mains. C’est tout-à-fait clair, je connais ces mains : il veut et va faire l’amour avec moi.

Ce n'était pas mon projet, ni mon timing mais je n'allais certainement pas faire la fine bouche. J'avais suffisamment regretté qu'il ne fasse jamais assez souvent l'amour avec moi même quand on était ensemble pour apprécier toutes les fois où il l'avait fait. Et cette fois-ci encore plus que les autres, s'il était possible, car la situation entre nous me semblait marcher sur un fil encore plus fin que jamais voire effiloché.

Il me souvenait alors que la dernière fois où il m’avait placée sur lui, c’était la dernière fois où nous avions fait l’amour au matin, juste après une nuit fâchée sans aucun contact, la dernière fois du dernier week-end. J’avais adoré le positionnement et la fermeté de ses mains à travers une sorte de palpation fiévreuse et répétée sur mon corps, qui trahissaient un désir ardent d’arriver à ses fins et avaient attisé le mien.

Alors qu’en ce moment-même, il agissait quasiment de la même façon qu’en novembre, j’étais contente à l’avance de ce qui allait m’attendre et me rassurais par là même sur mon excitation qui ne pouvait qu’advenir.
Pourtant et comme par un irrésistible curieux petit jeu, je ne pouvais m’empêcher de comparer les deux matins éloignés de quatre mois et sa façon de faire. Au bout de quelques instants, il n’y avait plus de doute : ses mains de ce matin suivaient le même chemin mais hélas de façon moins intense, moins appuyée. On aurait dit que son désir de mon corps était moindre, à peine mais suffisamment pour que ses mains soient un tout petit peu moins inspirées que celles de la dernière fois. Un rien mais c’est déjà grand-chose.
Il se pouvait aussi que son désir ait eu moins besoin de s'inspirer ce matin de mars que n’avait eu à le faire celui de novembre ? Non. Celui de novembre, j’y pensais tous les soirs et même dans la journée depuis, tant il m’avait plu, tant il avait hurlé son ardeur. Ce ne pouvait être par manque d’inspiration mais au contraire, par excès.
J’essayais toutefois de mettre ces contacts amoindris de ce matin du 6 mars sur le compte de la veille, comme une suite logique de la veille car personne, me disais-je, ne pouvait passer du glaçon à la braise sans que sa rougeur soit moins vive que s’il n’y avait pas eu de glaçon auparavant – tout en n’y croyant pas tout-à-fait.

En même temps, je me rassurais encore car mon Loulou n’avait jamais été caresseur. Au mieux et rarement, il touchait, posait ses mains quelque part sur le dos ou sur les reins et n’en bougeait presque plus. Cette façon de me toucher en pressions appuyées et vagabondes sur le dos, les reins, les fesses, ce matin de novembre, m’avait terriblement excitée justement parce que ce n’était pas son habitude ; c’était un peu une nouveauté dont j’avais apprécié doublement et la motivation, et les effets.

Comme dans son écho avec novembre, il ne m’avait pas échappé hélas que le mode de ce matin de mars était un petit peu plus mineur, je m’aidais du souvenir de novembre pour enrichir mars. Je réchauffais mars de la flamme de novembre, tout comme novembre avait certainement aussi bénéficié d'un souvenir précédent.
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Comme dans son écho avec novembre, il ne m’avait pas échappé hélas que le mode de ce matin de mars était un petit peu plus mineur, je m’aidais du souvenir de novembre pour enrichir mars. Je réchauffais mars de la flamme de novembre, tout comme novembre avait certainement aussi bénéficié d'un souvenir précédent.


Sur lui, je restais encore amorphe. L’effort fourni pour me hisser au-dessus de lui ne me laissait plus de force pour bouger, si tant est que j’en avais envie. Mon attention était toute à la danse de ses mains qui palpaient ma chair.

Sous ses mains, je la trouvais molle, bien trop molle. Elle ne m’avait pas parue ainsi la dernière fois en novembre où à chaque pression de ses mains sur mon corps, son empressement à appuyer ailleurs de façon plus marquée encore et encore, montrait toute l’excitation qu’il tirait de ces contacts qu’il ne cessait de renouveler. J’avais adoré.

Là, c’était la même scène mais avec moins de précipitation, d’excitation, d’engouement. On aurait dit qu’il voulait s’inspirer de ma chair mais qu’elle le décevait un tout petit peu. Et en écho, je le ressentais terriblement. Elle semblait être un peu triste et il n’avait lu aucun livre. Pas très stimulante. Peut-être me trompé-je mais en tout cas, elle me décevait personnellement. J’avais honte et de plus en plus honte de sa mollesse en cet instant et en voulais à mon âge de se rappeler à moi et peut-être à lui, et de ne pouvoir offrir à celui d’O une meilleure qualité de ma chair.

J’en étais aussi quelque peu étonnée. Mon kiné me complimente régulièrement sur la bonne forme de mon corps et me demande quel sport je pratique. A la vérité aucun mais je marche beaucoup, je cours derrière les bus, je monte et descends les escaliers du métro, je porte les courses et cela doit entretenir l’ensemble. Au kiné, je réponds "Le vélo" pour lui donner quelque chose à ronger qui le satisfasse parce qu’il m’est arrivé de pédaler quelques minutes pour aller au supermarché, trois ou quatre fois dans l’année. Mais ce n’est pas sérieux.

En fait, il s’agit certainement d’une constitution. J’ai vu des femmes de mon âge avec un corps de vieille dame, suffisamment élargi, gélatineux et détérioré par le temps pour m’abasourdir et m'emplir de fierté en comparaison et d’autres qui équivalaient largement au mien. Ces derniers étant plus rares et je parle évidemment sans entretien en salle de sport ou chez le chirurgien esthétique.

Pourquoi, juste ce matin-là où des "choses" se jouaient, où j’aurais tant aimé qu’il me trouvât belle, qu’il soit content de retrouver mon corps à son réveil parce que c’était le mien et pas celui de n’importe qui, m’apparaissait-il sous ses mains si flasque, si vioc, sans aucun soubassement musculaire ? Particulièrement mes fesses. Je me disais qu’on était le matin, qu’il bandait mécaniquement et qu’il n’avait pas besoin de grand-chose en plus pour avoir envie de n’importe qui mais moi, j’avais envie qu'il ait envie de moi et que son cerveau ne garde pas cette impression de mollesse liée à moi. Je constatais ce qu’il en était, estomaquée, gênée et terriblement déçue, en pensant que je ne m’étais jamais sentie aussi laide de ma vie. Hélas, je n'y pouvais pas grand-chose.

Si. J’ai pu faire quelque chose pour détourner son attention. J’ai un peu écarté mes jambes pour qu’elles encadrent les siennes et positionné mon sexe sur le sien. De toute façon, c’était presque le moment ; je l'ai juste hâté de quelques instants.

Je lui avais appris assez tôt, un geste que j’adorais car il m’excitait au plus haut point : m’ouvrir, m’écarter. "Ouvre-moi", "Ecarte-moi", disais-je et rien que le dire m’excitait déjà. Il savait alors placer les doigts de ses deux mains de chaque côté de mon sexe en suivant sa forme oblongue, pour en ouvrir les chairs, en écarter les lèvres afin d'offrir mes muqueuses à sa pénétration devenue ainsi plus aisée, en laissant le reste de ses mains sur chacune de mes fesses. Mon sexe ainsi devenait avide.

Le temps qu'il le fasse, cela durait deux à trois secondes durant lesquelles le bout de ses doigts qu'on pourrait qualifier de maladroits, s'ajustaient à l'endroit exact qu'ils estimaient bon et c'était ainsi comme des armées de petites fourmis qui s'affairaient en même temps pour mon plaisir : il avait alors mille doigts durant deux à trois secondes.

Quelquefois, je lui soufflais « Plus près » et il rapprochait ses doigts de quelques millimètres encore de l’entrée assoiffée bien que s’humidifiant sans cesse - le bout de la pulpe de ses doigts touchant les muqueuses et se mouillant, et je n’en pouvais plus ! Je trouvais cela tellement, tellement osé !

Comme O n’est pas caresseur, j’avais de la chance dans mon malheur : il laissait ses mains appuyées exactement ainsi, ici, sans bouger, sans les promener ailleurs et l’idée et la sensation permanentes que ses doigts étaient placés là, de part et d'autre, à l’exacte entrée de mon sexe où entrait ou bien où était déjà entré le sien, me donnait l’impression de faire l’amour avec trois hommes. Outre l’excitation, l’ensemble me procurait un plaisir infini.

J’avais déjà indiqué ce geste (cette caresse pour moi) à deux ou trois autres de mes petits amis passés et si à chaque fois avec eux, l’excitation avait été aussi vive ou presque aussi vive car le faire d’une seule main en procure bien moins de la moitié, elle n’avait été en plus que de très courte durée. En effet, passé la pénétration ou même, le début de la pénétration, leurs mains quittaient l’endroit délicat pour caresser le reste de mon corps ailleurs et autrement dont la peau et les formes les attiraient pour d’autres sensations. C’était tout-à-fait normal, comme dans une sorte de logique narrative sensuelle, et moi-même pouvais jouir de leurs caresses sur mes fesses mes hanches, mes cuisses, celles qui remontaient le long de mon dos en promenades sinueuses pour arriver à lisser ma nuque ou s’emmêler dans mes cheveux, celles qui partaient de mes cheveux pour finir au bout de ma main..

Mais avec O, rien de la sorte. Ses mains et ses doigts, fidèles petits soldats obéissants et statiques, restaient positionnés à l’entrée de mon sexe et montaient la garde pendant que la flèche de sa queue m’avait déjà pénétrée. Il s’y oubliait et quelquefois, les mouvements d’ensemble lui faisaient un peu écarter les mains de leur placement initial et de fait, écarter encore plus mes chairs intimes déjà bien mises à l’épreuve. J’avais alors l’impression qu’il allait me déchirer sans s’en rendre compte, j’avais un peu mal et un peu peur, mais je ne lui disais pas un seul mot de crainte qu’il ne se vexe et abandonne en entier le positionnement de ses sentinelles jouissives.

Malgré sa douceur infinie dans tous les gestes de l’amour, vraiment toujours et j’insiste, c’était le seul où je trouvais O un peu brutal par rapport à la délicatesse, la finesse de l’endroit et son pouvoir suggestif. J’aurais aimé souvent qu’il relâche un peu la pression ou l’écartement de ses doigts ou qu’il leur fasse subir des variations, qu’il caresse un peu alentour et referme un peu mon sexe autour du sien comme pour l’avaler telle une gorgée et pour le rouvrir juste après doucement. Non, oublions, il ne caresse pas, il ne sait pas que ces autres gestes variés pouvaient me rendre folle et je crois bien qu’il n’avait même pas idée de tout ce que cela me procurerait déjà. Je n’ai jamais osé et surtout pas eu le temps de le lui dire.

Ce matin-là, O sentant mon sexe au-dessus du sien, certainement un peu fermé malgré l’ouverture de mes jambes, a abandonné sa palpation de mes reins et de mes fesses qui me faisaient un peu honte et a approché ses doigts de chaque côté de mon lieu intérieur pour en écarter les chairs vers l'extérieur. Je n’en attendais pas moins en originalité et en efficacité.
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Ce matin-là, O sentant mon sexe au-dessus du sien, certainement un peu fermé malgré l’ouverture de mes jambes, a abandonné sa palpation de mes reins et de mes fesses qui me faisaient un peu honte et a approché ses doigts de chaque côté de mon lieu intérieur pour en écarter les chairs vers l'extérieur. Je n’en attendais pas moins en originalité et en efficacité.


Il m’a pénétrée ainsi. Un peu, pas totalement. Comme souvent, il aurait fallu qu’il ait la « force » de supporter glisser de mon clitoris à mon sexe, s’introduire à peine puis ressortir doucement, remonter encore, deux ou trois fois de cette façon pour me rendre dingo. Comme il a procédé, il n’allait pas très loin et ce n’était pas très confortable pour moi.

Je l’ai un peu aidé dans un premier temps en bougeant légèrement mais son sexe me semblait comme tordu (et il l’était) et la partie en moi ne m’apportait rien en termes de sensations particulières. Je me sentais encore un peu endormie, les yeux ayant du mal à s’ouvrir. Comme mon inconfort ne semblait pas le déranger, je lui ai dit avec une petite voix « Ce n’est pas rentré bien ». On notera au passage la construction fautive, juste assez puérile pour minimiser ce que je disais, non pas parce que c’était grave mais pour qu’il y voit plus un petit caprice de gamine qu’une défaillance de sa part. Le ménager en tout, en me laissant aller à mes gamineries spontanées en telle situation.

Après « Mais non – Mais si – Mais non », il a touché l’endroit du litige de ses doigts et a pu constater comme moi que son sexe formait un arc extérieur entre sa base et l’entrée du mien, qu’on pouvait palper. Et il a dit « Il est assez bien rentré. » Je n’étais pas d’accord avec lui mais j’ai bien-bien aimé qu’il dise cela avec le ton rassurant de celui qui sait et veut informer et rassurer celle qui ne sait pas.

Ok pour le baratin des choses entendues mais en attendant, il me fallait être pragmatique et aussi, redonner ou même donner à l’instant une dimension plus sensuelle que notre petit échange avait estompée à mes yeux. C’était à moi d’agir sans avoir l’air d’y toucher.

Toujours sur lui et ayant besoin de lubrifiant et de quelques centimètres de plus pour trouver quelque plaisir, j’ai commencé à bouger horizontalement pour l’entraîner dans ce mouvement mais il ne prenait pas le relai et l’ensemble ne semblait pas se modifier. Alors, j’y suis allée encore plus doucement et j’ai fait et dit ce que j’aurais voulu qu’il fasse et dise à ma place.

J’ai mû mon bassin verticalement mais de quelques millimètres à peine et l’ai fait redescendre sur lui d’autant mais à chaque fois en gagnant du terrain. Je disais en même temps comme en secret « Regarde : Je m’éloigne.. puis je m’enfonce.. Je m’éloigne.. plus je m’enfonce.. Je m’éloigne.. plus je m’enfonce.. Aahh.. » J’imaginais que c’était lui qui me chuchotait et me faisait cela et mon esprit a commencé à partir et adorer ce qui se passait

Je ne savais pas s’il y trouvait du plaisir ou pas mais il devait constater à quel point tout était mouillé et aux bonnes dimensions d’encastrement, et pour que son esprit n’aille pas jusqu’à penser que c’était moi qui agissais exclusivement ou puissamment quelque que soit la qualité de son plaisir, j’ai fait varier la position comme pour savourer tout le terrain gagné sur son mât de cocagne plus du tout courbé. Je me suis redressée assise sur lui et effectivement, il a pu constater que tout son sexe avait glissé dans le mien avec aisance.

On s’est souri, j’ai bougé un peu en posant mes mains sur son ventre puis sur ses jambes ouvertes pour prendre appui mais il a poussé un râle désagréable : j’avais touché ses pizzas, comme il les appelle, les croutes sur son genou de son dernier accident en deux roues. Ah, pardon ! Voilà qui n’arrange pas mes affaires, qu’en plus je lui fasse mal. Mais quoi que je fasse, que je bouge ou pas, j’étais gênée encore par mon corps nu qui apparaissait encore crûment sous la lumière et que ses mains restées sur mes cuisses n’embellissaient pas.

En outre, quand je le regardais de temps en temps, je le trouvais un peu distant et impassible, peut-être même avec un petit sourire quasi-imperceptible mais pas vraiment ludique (ou pour un jeu en solo ?), pas érotique et encore moins en fusion avec moi. Je sais qu’il ne faut pas toujours me fier à son apparence pour en déduire quelque chose de négatif puisqu’il était déjà arrivé plusieurs fois que je croie qu’il était contrarié alors qu’il n’en était rien mais là, j’avais l’impression qu’il n’était pas vraiment avec moi, qu'il ne faisait pas l'amour avec moi et me regardait comme avec des jumelles. Une étrangère. Et cette putain de lumière ! C’était désagréable

De toute façon, je n’ai jamais particulièrement aimé la position d’être assise au-dessus, sauf pour rigoler. J’ai l’impression de dominer quelque chose que je ne veux pas dominer. Pour moi, cela n’a presque rien de sensuel et je n’y perds jamais la tête. Seul le frottement de mon clito sur son pubis peut m’apporter quelques sensations pendant quelques secondes mais la queue à l’intérieur de mon corps et son coulissement, quasiment rien. Il me manque plein de choses. Ca ne me parle pas. Mais pour rigoler, ça me parle, d’accord.

Trêve de honte et de baisse de libido, je me rabats sur son corps encore tiède et l’embrasse dans le cou. Je sais qu’il n’aime pas mon haleine du matin – comme si j’appréciais la sienne mais moi, contrairement à lui, je peux la dépasser parce que c’est lui que j’aime et qu’il m’excite. Ou l’inverse.

Là encore, je bouge allongée sur lui et je sens que je veux que les choses deviennent plus sérieuses. Dans cette position et cette intention, je peux peu agir. Je suis entre ses mains. Il ne m’aide pas et je veux qu’il m’aide, qu’il me veuille. Je lui dis : « Manipule-moi » et j’ai l’impression tout-à-coup qu’il s’affole un petit peu, ne sait pas trop quoi faire avec ses mains sur mes hanches. Bon sang, ce n’est pas sorcier, il ne peut pas deviner depuis le temps ?!

Je bouge alors plus nettement mais sans décoller mon corps du sien pour lui montrer le mouvement qu’il faut appliquer à mon bassin, ce dont mon sexe a besoin. Et en effet, je suis bien mouillée et nos sexes sont extrêmement souples et glissent bien ensemble. Ils glissent et sont collés à la fois dans leurs mouvements par mon lubrifiant qui les fait s’épouser. Le mien en tout cas se sent bien dans son élément.

Mais misère ! il me dit étonnamment :
« J’ai mal.
- Pourtant, c’est souple !
- Oui. »

J’aime bien à cet instant m’apercevoir que je le connais suffisamment pour comprendre tout ce qu’il y a derrière son Oui qui pourrait paraître sec ou incongru à quelqu’un d’autre. C’est un vrai Oui qui dit qu’il reconnaît que nos sexes sont tendres l’un à l’autre et adaptés, qu’on est dans une bonne entente charnelle, que tout devrait concourir à notre plaisir et qu’il ne comprend pas pourquoi il a quand même mal.
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C’est un vrai Oui qui dit qu’il reconnaît que nos sexes sont tendres l’un à l’autre et adaptés, qu’on est dans une bonne entente charnelle, que tout devrait concourir à notre plaisir et qu’il ne comprend pas pourquoi il a quand même mal.


Je crois que c’est la première fois qu’il me dit qu’il a mal en faisant l’amour. Pas de chance que cela tombe aujourd’hui. N’importe quand auparavant mais pas aujourd’hui où plane depuis hier quelque chose de sombre qui ne m’inquiète pas outre mesure, mais si je connaissais à ce moment-là quelle était la suite de l’histoire, je dirais un peu morbide.

Il faut de la joie maintenant et le sexe m’en donne toujours quand il est aussi bien parti que ce que nous sommes entrain de faire. Je reste étonnée et même doute qu’il ait mal tant nos sexes semblent en adéquation comme des poissons dans l’eau, et le plaisir qui est dans l’air, enfin monter doucement des muqueuses jusqu’à mon ventre, ne peut pas mentir.

Ne sachant que faire, comment mieux faire pour l’aiser, je décide de passer outre et continuer à bouger et à l’inciter à me faire bouger. Des petits mouvements de plus en plus rapides dont l’efficacité me fait pousser des gémissements. Je suis sur lui et je sais que dans cette position, j’ai un peu de temps devant moi avant qu’il en ait fini.

La veille en découvrant son chez-lui, je m’étais dit qu’enfin, je pourrais m’exprimer autant que je veux dans le plaisir. Une vraie maison, entière, dans un lotissement certes, mais pas un appartement comme chez moi aux murs en carton ou un hôtel surveillé au moins par l’hôtelier, me permettrait de ne pas freiner mes manifestations de plaisir. Je me suis alors tout de suite souvenue que dans la maison de bord de mer appartenant à ses parents où nous étions seuls en mai, j’avais eu aussi tout loisir de crier mon plaisir ou ma jouissance – et j’en avais eu – mais étonnamment, je n’avais pas déchiré les murs, tout en sentant que je pouvais m’exprimer plus, en sentant la bride au fond de moi.

Apparemment, avec le temps, on se fait à la contrainte et elle devient une seconde nature dont il est impossible de te défaire simplement en le décidant. L’habitude de se freiner, de baisser le son, de limiter les décibels, de s’appliquer une sorte de coussin invisible sur la bouche fait que sur l’île déserte, on chuchotera toujours.

C’est encore ce qui est arrivé ce matin à Saint-Machin-en-Caux chez mon Loulou. Du plaisir qui monte et des gémissements retenus. Je sais aussi qu’il aime (aimait ?) m’entendre gémir ; cela doit le conforter dans son rôle de donneur de plaisir et je veux toujours lui confier ce rôle. J’aimerais qu’il entende combien il me fait plaisir mais ma concentration ne peut pas se fixer sur autre chose que mon corps sous peine d’y perdre en sensations. Je renonce à l’idée, c’est-à-dire à l’entreprise de vaincre la sourdine de mes râles pour n’écouter que mon plaisir intérieur.

Il est là ce plaisir, il arrive en première vague et je sais qu’avec O, ce ne peut être que la seule. O ignore qu’une femme jouit itérativement ; je n’ai jamais eu le temps de le lui dire et l’occasion de le lui montrer. Alors, j’ai pris l’habitude avec lui de donner au maximum et surtout d’essayer de prendre au maximum en une seule fois presque comme si ma vie en dépendait. C’est facile dans l’intention car le corps a une mémoire fabuleuse mais ce n’est pas si facile dans les faits.

Je continue à remuer doucement et régulièrement sur lui pour passer l’antichambre et tenter de pénétrer la salle de fêtes dont déjà quelques sons puissants et joyeux me parviennent en avant-goût.

J’entr’ouvre à peine les yeux : les siens sont fermés comme regardant ou goûtant quelque chose à l’intérieur de lui. J’en suis contente, il est en lui-même. Je n’espère qu’une chose : qu’il aime ce que l’on fait et je crois qu’il apprécie. Mon bonheur est toutefois vaguement altéré parce qu’il me donne aussi l’impression que je n’existe pas, comme s’il se masturbait ou plutôt comme si on le masturbait avec quelque chose qui serait moi mais pourrait être un autre objet. Tout un week-end comme si je n’existais pas. Et même dans le sexe ?! (Ou surtout dans le sexe ?!) C’est très net car je l’ai déjà vu ainsi immobile comme une statue, O est un impassable, les yeux fermés quand le plaisir montait mais autre chose montrait qu’il liait son plaisir à moi. Peut-être un sourire, peut-être une main un peu tendre, peut-être un mouvement du corps en ma direction ? Là, rien. On dirait presque que je lui inflige du plaisir, qu’il apprécie et subit en même temps. Et s'il n'avait pas de plaisir ? C'est impossible. J’essaie d’écarter cette pensée pour ne garder que celle où je crois qu’il aime ce que l’on fait.

Il est clair que mon sexe veut plus que cette gentille promenade sexy que nous avons entamée. J’active alors mes petits mouvements de bassin qui font glisser si bien son sexe dans le mien et comme je ne reçois qu’une réponse timorée de tout son corps et que le mien commence à se fatiguer, j'ose lui lancer des « Allez, allez ! » pour l’entraîner dans un rythme plus volontaire et surtout plus soutenu. Ce n'est pas mon genre. J’ai juste le temps de m’en vouloir d’avoir toujours reporté à plus tard le fait de lui dire entre quatre z’yeux qu’il fallait obligatoirement bouger pour activer le plaisir ou de penser au rôle du piston dans sa chambre dans un moteur (cela lui aurait parlé !) car c’est-comme-ça-qu’on-doit-faire-l’amour-mon bébé-tu-sais-et-c’est-plus-à-l’homme-qu’à-la-femme-de-le-faire. J’ai vu dans des films ou lu dans des romans d’apprentissage que les putes le disaient dès la première fois à leurs tout jeunes clients… Je n’ai pas été assez pute. Ce doit être ça.

Ce n’est pas mon habitude, je suis un peu gênée mais : « Allez, allez !... Encore !... Plus fort ! » J’ai l’impression en quelques secondes, non pas qu’il a compris mais qu’en s’y essayant quelques secondes, son corps a compris qu’il y trouvait plus en s’activant ainsi plutôt qu’en me laissant seule le faire indéfiniment. Sans aucune réflexion, il vient de placer spontanément ses mains aux bons endroits de mes hanches et enfin, il m’aide, me soulage et me guide dans l’amour. J’adore. Cela se passe dans le corps entier dont l’axe central et vital est son sexe. C’est un mouvement alternatif oblong d’une extrême fluidité de notre machine à aimer.

Voilà, nos deux bassins fonctionnent maintenant en même temps comme en écho à un rythme soutenu et un peu sonore, ce qui n’est pas notre habitude, mais qui à la longue, ne marque pas d'évolution alors que mon sexe appelle à mieux. Je sens qu’il faut que la pression aille crescendo et ça ne vient pas, et ça ne viendra pas. Punaise ! Encore à moi d’agir ? Mais je n’ai plus la force physique pour impulser plus que je n’ai fait.

« Plus vite ! » lui dis-je encore, et je m’en veux de lui dire cela car c’est déjà énorme pour lui qu’il agisse comme il le fait actuellement – et dont je suis fière pour lui à cet instant - par rapport à ce qu’il a l’habitude de faire et à ce que son rythme d’apprentissage laissait prévoir. Pour autant, j’avais vraiment besoin qu’il aille plus vite. Ce n’est pas moi, c’est la pulsion du corps qui commande.

Et là, comme les choses n’avançaient pas ou ne s’activaient pas, je ne sais pas ce qui m’a pris mais sentant la frustration coïtale et post-coïtale me guetter, j’ai dit ou plutôt j’ai crié encore pire, un mot que je n’ai même jamais prononcé de toute ma vie : j’ai crié « Défonce-moi ! » comme pour bien lui faire comprendre ce que j’attendais de lui. Estomaquée, j’ai pensé en même temps que la fréquentation du forum Caudalisme avait influencé mon vocabulaire car ce mot et cette manière de le balancer ne me ressemblaient pas. C’est incroyable, je n’en reviens toujours pas. J’ai eu un peu honte, ai craint de l’avoir choqué mais pas eu le temps de m’y éterniser.

Apparemment, son cerveau a percuté. Il se met à bouger voire s’affoler un peu et enfin, à l’aide de ses mains, de ses cuisses, de son bassin, à me faire rebondir sur lui de manière faussement débridée, toujours souple et régulière car de toute évidence, nos sexes s’aiment et composent parfaitement ensemble. Nos corps font de grands huit de plus en plus rapprochés avec des bruits forts de chair plaquée à la retombée en cognant l’un contre l’autre et je me délecte de ces bruits vulgaires et sensuels que j’avais espérés tant de fois précédentes, et qui marquent un tempo ascendant et frénétique dans le plaisir. La machine s’emballe sans devenir folle. J’adore ce qui se passe. Je crie de petits gémissements comme douloureux, précipités et ridicules mais je m’en fous. Lui, comme d’habitude, est mutique. Il n’y a qu’à l’écoute de son corps que je sais qu’il ne compose pas. J’ai juste la force de soulever mes paupières pour apercevoir son torse et ses omoplates, ce qui double mon plaisir car j’aime son corps, sans avoir celle de monter jusqu’à son visage pour le scruter. On est tous les deux quasiment partis ailleurs. Enfin, je peux le garantir pour moi-même.

Comme je crains qu’il ne jouisse avant moi ce qui, pour le coup, me rendrait malade, je fais au plus vite. Quand je parviens à une sorte de plateau dans l'acmé du plaisir, je bande tous mes muscles en plusieurs salves rapprochées comme pour expulser ma jouissance tout en la savourant. Je ne sais pas où je m’accroche mais je m’accroche tout en me détachant de lui. C’est étrange ce moment de mouvement en forces inversées. Je gémis avec mon coussin invisible sur la bouche tout mon bonheur qu’il soit parvenu à m’en offrir et tout mon malheur que cela soit si rare. Je me sens bien mais j'avoue avoir en même temps une sorte de petite peur de lui. Je ne perçois rien de son côté ; il est trop froid, cela m'inquiète.

C’est là que j’entends pour la première fois ma respiration trop rapide qui essaie de se reprendre. Ma poitrine ayant besoin d’espace pour se soulever ne peut plus reposer contre la sienne ; je suis obligée de le quitter un peu pour déporter la moitié de mon corps à côté du sien, entre les draps, pour mieux y respirer. En passant, j’embrasse son bras près de ma bouche et tourne la tête. J’écoute cette respiration qui essaie de se calmer et sa façon, et le temps qu’elle prend. J’aime ce moment. Il est comme un rappel de ce que je viens de vivre grâce à O. Pour moi, ce n’est pas la jouissance qui conclut une partie de jambes en l’air, c’est l’écoute de cette respiration, le temps de sa reprise. Comment j’en suis arrivée là. Une sorte de petit résumé conclusif qui va s’éteindre de lui-même en donnant ainsi signe du retour à la vie normale.

Nous sommes encore arrimés l’un à l’autre sur l’axe de sa jolie queue. Sa longueur permet toujours des mouvements divers sans décrochage. Mais là, je n’ai même pas fini d’écouter la régulation de ma respiration qu’il se dégage de moi, pas très vite mais presque vite. Je me retourne brusquement vers lui. Son visage est impassible. Même pas un petit sourire pour ponctuer ce qu’on vient de vivre ou s’excuser de se retirer sans prévenir.

Je lui dis comme en reproche : « Doucement ! Faut le faire doucement, quoi » alors qu’il était doux à la vérité (O est toujours doux) mais à peine trop rapide et surtout, j’ai été surprise qu’il se retire à ce moment-là et aurais attendu un petit peu de tendresse ou complicité de sa part. Il reste impassible en me disant qu’il a un peu mal, presque contrarié. Cela m’étonne car je n’ai rien perçu ; son sexe était tout tendre en moi. Je l’interroge et tout en s’asseyant sur le bord du lit pour le quitter, il me répond qu’hier soir, il avait trouvé un peu de sang sur le kleenex. Du sang ?!
Et tout-à-coup, je comprends tout. C’était moi qui avais mal hier ; il ne m’avait pas assez préparée, je n’étais pas assez humide ou partout, il m’avait pénétrée trop rapidement pour ce que je pouvais supporter malgré mes recommandations et jusqu’au bout. Il avait dû s’égratigner sur mes parois. Normal. Et ce matin, sa mini-plaie s’était rouverte. C’est vraiment dommage parce que ce matin, c’était bien. Enfin, à ce que je croyais encore.
#327654
MonsieurP a écrit :Rho le pôv' petit chéri, c'est normal ces petites blessures, ça gêne les 3 premières minutes le temps que le plaisir prenne le dessus… pffff c'est super dommage parce qu'on sent combien *toi* tu en as profité en tout cas.

Oui, c'est un jeune homme délicat. C'est pourquoi ses grossièretés paraissent d'autant plus violentes et cruelles.

J'en ai profité ? Très relatif, quelques secondes. Et cela dépend d'où l'on se place ("d'où l'on parle").
A choisir, je préfèrerais cent fois moins de plaisir et plus de satisfaction.
#327913
MonsieurP a écrit :
mylu a écrit :
MonsieurP a écrit :Rho le pôv' petit chéri, c'est normal ces petites blessures, ça gêne les 3 premières minutes le temps que le plaisir prenne le dessus… pffff c'est super dommage parce qu'on sent combien *toi* tu en as profité en tout cas.

Oui, c'est un jeune homme délicat. C'est pourquoi ses grossièretés paraissent d'autant plus violentes et cruelles.
J'en ai profité ? Très relatif, quelques secondes. Et cela dépend d'où l'on se place ("d'où l'on parle").
A choisir, je préfèrerais cent fois moins de plaisir et plus de satisfaction.

Hmm oui je comprends ton point de vue en effet. J'aurais dit douillet personnellement…

Douillet et délicat.
A douillet, il répondrait qu'il ne s'est pas plaint de ses 2 pizzas (franchement impressionnantes) autour du genou - faits de guerre.
Délicat parce que c'est tout un ensemble, de bonnes manières, de lenteur, de précisions dans les gestes..

Tout chez lui et le concernant est digne de son intérêt.
C'était certainement la première fois qu'il voyait une telle blessure à cet endroit chez lui. Il était normal qu'il s'en soit inquièté un peu mais comme il ne m'a pas interrogée et pis, a semblé m'en imputer la responsabilité (c'était à cause du sexe et c'est moi le sexe), je n'ai pas pu le rassurer. De toute façon, il ne m'aurait pas crue, il était contrarié (encore ?!).

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