Octobre 2023 ; Corée du sud
Dans les chiottes du bar, à Itaewon
La nuit était déjà bien entamée quand je les ai perdus de vue. Ma femme et Monsieur O. Ils dansaient ensemble un peu plus tôt, trop proches, trop complices. Et moi, j’étais là, en retrait, oscillant entre euphorie et vertige. Ce jeu-là, je l’avais voulu. Et maintenant, il m’avalait.
Je suis allé vers les toilettes, comme poussé par un instinct plus fort que moi. La queue devant la cabine du fond était anormalement longue. Un mec me dit qu’elle est occupée depuis un moment. Il ne dit rien de plus, mais son regard parle pour lui. Je le dépasse sans gêne — en Corée, ça ne se fait pas —, mais je m’en fous. Mon cœur bat trop fort.
La porte n’allait pas jusqu’au plafond. Il suffisait d’un petit saut pour voir.
Je me hisse. Mon regard se faufile.
Ils sont là. Tous les deux. Ma femme. Lui. Ils ne font que parler, mais l’intensité est là, dans leurs postures, dans la manière dont elle incline la tête, dans la manière dont il la regarde. Je redescends immédiatement, le souffle court. J’ai la tête qui tourne, une pression dans la poitrine, et dans le pantalon aussi.
Je retourne danser, mais mon esprit est ailleurs. Mon regard se perd dans la foule. Puis je la vois revenir. Ma femme. Elle s’approche. Son visage... Je ne le reconnais pas. Il transpire quelque chose de nouveau, un éclat animal. Elle se colle contre moi, me prend par la nuque, et me glisse à l’oreille, dans un souffle brûlant :
— Le mec… il m’a baisée dans les chiottes.
Silence. Mon cœur s’arrête.
— Monsieur O…
Nouveau silence. Plus lourd.
— Sans capote.
Chaque mot tombe comme un coup de fouet.
— Il a joui sur mes fesses.
Ma gorge se serre.
— J’ai encore son sperme sur le pantalon.
Je n’arrive pas à parler. Mon sang se fige. Mon sexe durcit. L’adrénaline me cloue sur place. Je suis à la fois jaloux, excité, perdu, brûlant. Un cocktail d’émotions incontrôlables.
Je l’attrape par la main. Direction les toilettes des femmes. Devant tout le monde. Rien à foutre. On s’enferme dans la cabine du fond.
Je la pousse à l’intérieur. Elle trébuche, rattrapée par le mur. Ses jambes bloquées par la cuvette, elle se retrouve penchée, offerte. J’arrache son pantalon et sa culotte d’un geste sec. Son odeur me frappe au visage. Je m’agenouille derrière elle, mes mains sur ses fesses, que j’écarte lentement avant de plonger ma langue.
Elle est trempée.
Je cherche. Je goûte. Je lèche sans retenue, profondément. Une part de moi se demande si je suis en train de chercher ce qu’il a laissé. Une autre part de moi s’en fout. Je veux tout. Tout ce qu’elle a vécu, tout ce qu’il lui a donné, je veux le sentir, le posséder à mon tour.
Ma langue explore sa chatte, son anus, je la mange avec frénésie. Je bois, j’aspire, je la dévore. Puis je me redresse, baisse mon pantalon, et la pénètre d’un coup.
Elle gémit. Pas de plaisir, pas encore. Elle dit, haletante :
— Doucement… je suis irritée… il y est allé super fort…
Ses mots me frappent en pleine poitrine. Doucement ? Oui… mais en même temps… l’image de lui la prenant sans moi me fait bouillir. Je veux la prendre aussi. La marquer. Rétablir un équilibre. Ou le briser complètement.
Je reste figé, profondément en elle, incapable de bouger. Elle est chaude, serrée, tremblante. Et moi, je suis ailleurs. Suspendu dans le vide. J’ai envie de la détruire. De la chérir. Je ne sais plus.
Une voix nous interrompt. Une amie à elle, qui l’appelle depuis la pièce d’à côté. On échange un regard. On sait qu’il faut sortir.
Elle part en première. Je la rejoins quelques minutes plus tard. La boîte est presque vide.
Il reste Monsieur O, Madame A, et quelques autres. On nous propose un after. Mais moi, je suis ailleurs. En sueur. Encore dur. Encore pris dans ce moment irréel.
Je la regarde, elle, ma femme, rayonnante, belle et libre